Une critique de Marcel Nadeau concernant le recueil de poésie “Avant-propos d’un prince fou” publiée dans la revue La Bascule en 1984

Une première œuvre, mais certes pas la dernière si l’on en croit

La terre qui fait bondir
Ses meilleurs fruits,
LE RENARD QUI SORT DE SON GÎTE

Car l’Avant-propos d’un prince fou de Guy Boulianne est chargé d’invitations, de mirages et de maintes voluptés. A propos de ce jeune poète (20 ans), Bernard Tanguay d’écrire :

“Ses poèmes reflètent, dans un premier temps, sa prise de possession du monde qui l’entoure. Puis phénomène d’osmose, il recrée ce monde dans un symbolisme subtil, visionnaire. Symbolisme fait de correspondances où les sons et les couleurs se heurtent faisant naître une musique qui trahit la passion, la révolte, la douceur.”

Commentaire on ne peut plus éloquent pour décrire la quête de ce nouveau “prince”. L’écriture est effectivement souventes fois relevée, harmonieuse, évocatrice d’une réelle vie intérieure :

Chapiteau qui recouvre
La terre mouillée
Chapiteau qui recouvre,
Bientôt,
Le passé d’un futur
C’est le cirque qui,
En ville,
Arrive

Cirque antique,
Demain,
Sèmera la joie
Sèmera des cœurs
Sèmera des sourires.
Cirque antique,
Le passé d’un futur
Et le souvenir d’un passé

Mais il faut le souligner, cette poésie de Guy Boulianne ne concerne pas que la vertu, la sage impatience, le lyrisme classique. Ce “prince damné de maintes voluptés” pourra vous conduire sur les chemins escarpés, périlleux, de la dénonciation.

Mais le tout se déroule dans le mouvement, le rythme, l’ensorcellement. Tout, ici, fait appel à l’aération, à la danse, à l’ivresse, à la joie de vivre, au rejet de l’orgueil et des perfidies.

Les reptiles envahiront la terre,
Les crapauds mangeront nos cervelles
Et les vautours danseront
Sur nos charognes

Allumez le feu, GYPSIES !
Célébrez dans la forêt
La mort du poète.
Allumez le feu et
Dansez dans l’ivresse, épousez vos femmes
C’est la Bohème, pays de l’oisiveté

L’Avant-propos d’un prince fou réserve bien d’autres surprises. Même le philosophe a pu s’y exprimer :

Je suis bien
Quand je rêve
Mais je suis mal
Quand je vis

De toute façon
Je suis mort
Au jour où je suis né

C’est donc plutôt dans l’impatience qu’il nous faudra attendre le Propos même de ce “Prince fou” qui vient de nous être révélé.

____________________________
Article de MARCEL NADEAU
Revue La Bascule – 1984

Anthologie2020PUB007

Anne Marie Adèle Francoeur
5

« Vous êtes le seul au Québec à écrire avec autant de courage. "Your body of work" doit être imprimé pour la postérité, tout votre travail n'est pas en vain. »

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Guy Boulianne, auteur, éditeur et journaliste indépendant, membre de la General News Service Network Association (GNS Press) et de l'International Association of Press Photographers (IAPP) Il est aussi membre de la Society of Professional Journalists (SPJ). Il est le fondateur et l'éditeur en chef des Éditions Dédicaces LLC : http://www.dedicaces.ca.

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