En 2011, Guy Boulianne contribuait à la numérisation d’une oeuvre de la reine Marguerite de Valois à la BnF

En 2011, Guy Boulianne et les Éditions Dédicaces contribuaient à la numérisation d’une oeuvre de la reine de France Marguerite de Valois (1553-1615) : “L’excellence des femmes, avec leur response à l’autheur de l’Alphabet, accompagnee d’un docte et subtil discours de la feu reyne Marguerite envoyé sur le mesme suject à l’autheur des Secrets moraux”. En effet, grâce à un don, ce texte en prose a été numérisé et ajouté à la collection de Gallica, à la Bibliothèque nationale de France. Ce dernier texte en prose que nous ayons de Marguerite de Valois est une sorte de longue lettre rédigée à la fin de sa vie, pour répondre aux propos misogynes d’un jésuite, le Père Loryot (référence : Eliane Viennot).

C’est un petit manifeste féministe fort spirituel et d’une brièveté remarquable (en comparaison des écrits de cette veine), dont elle explique elle-même, en ouverture, les circonstances de la rédaction :

“Mon Père, l’heur m’ayant été si grand, lorsqu’il vous plut me bailler votre beau livre, de m’être rencontrée en quelqu’une de vos conceptions aux raisons que vous apportez sur la question «Pourquoi la femme est plus propre à la dévotion que l’homme?» […], j’oserai, ayant lu tous les chapitres que vous faites sur cette question […] «Pourquoi l’homme rend tant d’honneur à la femme?», vous dire que, poussée de quelque ambition pour l’honneur et la gloire de mon sexe, je ne puis supporter le mépris où vous le mettez [en] voulant qu’il soit honoré de l’homme pour son infirmité et faiblesse. Vous me pardonnerez si je vous dis que l’infirmité et faiblesse n’engendrent point l’honneur, mais le mépris et la pitié; et qu’il y a bien plus d’apparence que les femmes soient honorées des hommes par leurs excellences; espérant, par les raisons qui suivent, vous prouver que, non par l’infirmité mais par l’excellence de la femme, l’homme lui rend honneur.”

Combattu sur son propre terrain, celui des Discours et de la tradition scholastique, le jésuite inséra ce texte dans le volume suivant de ses écrits, Les Fleurs des secretz moraux, en l’intitulant Discours docte et subtil dicté promptement par la reine Marguerite. En laissant publier cette petite œuvre, la dernière des Valois s’inscrivait non seulement dans la Querelle des femmes — qui l’avait jusque là fort peu préoccupée — mais aussi dans la communauté des auteurs, puisque c’est là son seul texte en prose publié sous son nom de son vivant.

C’est le 15 novembre 2011 que nous avions appris de la part de la BnF que l’ouvrage que nous avions bien voulu adopter a été numérisé et qu’il était rendu disponible sur le site de Gallica, avec la mention de notre don : « Cet ouvrage a été numérisé grâce à Guy Boulianne à l’occasion de l’anniversaire des Éditions Dédicaces ». En signe de reconnaissance, le nom du donateur figure pendant 10 ans à côté de l’ouvrage numérisé.

Marguerite de Valois, surnommée la reine Margot

Henri et Marguerite, roi et reine de Navarre (vers 1572). Miniature du livre d'heures de Catherine de Médicis.
Henri et Marguerite, roi et reine de Navarre (vers 1572). Miniature du livre d’heures de Catherine de Médicis.

[Wikipédia] — Marguerite de France ou Marguerite de Valois, surnommée la reine Margot, est une princesse de la branche dite de Valois-Angoulême de la dynastie capétienne, née le 14 mai 1553 et morte le 27 mars 1615. Elle était fille du roi Henri II et de Catherine de Médicis et la sœur des rois François II, Charles IX et Henri III.

Par son mariage avec le roi Henri de Navarre, elle devient reine de Navarre en 1572, puis reine de France en 1589 lorsque son époux accède au trône de France sous le titre de Henri IV. Sur demande de ce dernier et avec l’accord du Pape, elle se démarie en 1599.

Son mariage, qui devait célébrer la réconciliation des catholiques et des protestants en 1572, fut terni par le massacre de la Saint-Barthélemy et la reprise des troubles religieux qui suivirent.

Dans le conflit qui opposa le roi Henri III aux Malcontents, elle prit parti pour François d’Alençon, son frère cadet. Sa participation à la conjuration des Malcontents lui valut l’aversion profonde de son frère Henri III.

En tant qu’épouse du roi de Navarre, elle joua également un rôle pacificateur dans les relations orageuses entre son mari et la monarchie. Ballottée entre les deux cours, elle s’efforça de mener une vie conjugale heureuse mais la stérilité de son couple et les tensions politiques propres aux guerres de religion eurent raison de son mariage. Malmenée par un frère ombrageux, rejetée par un mari léger et opportuniste, elle choisit en 1585 la voie de l’opposition. Elle prit le parti de la Ligue et fut contrainte de vivre en Auvergne dans un exil qui dura vingt ans.

Femme de lettres reconnue, esprit éclairé, mécène extrêmement généreuse, elle joua un rôle considérable dans la vie culturelle de la cour, en particulier après son retour d’exil en 1605. Elle fut un vecteur de la pensée néoplatonicienne qui prône notamment la suprématie de l’amour platonique sur l’amour physique.

Au XIXe siècle, sa vie a donné naissance au mythe de la Reine Margot, d’après le surnom popularisé par Alexandre Dumas dans son roman du même nom.

L’histoire de la princesse Marguerite de Valois est aujourd’hui voilée par la légende noire de la « reine Margot », le mythe d’une femme lubrique née dans une famille maudite. Si de nombreuses calomnies ont été répandues du vivant même de la princesse, ce sont celles de son ennemi Agrippa d’Aubigné avec le Divorce Satyrique qui ont eu le plus de succès. Broyée entre les deux camps, entraînée dans les conflits qui déchiraient sa fratrie, elle fut la cible de pamphlets qui en fait visaient à travers elle sa mère, ses frères ou son mari. D’autant plus que ses contemporains reconnaissaient que de tous les enfants de Catherine de Médicis, elle était la seule à posséder à la fois beauté (elle fut surnommée « la perle des Valois »), santé, intelligence et énergie. Remarquable latiniste, elle était très cultivée et savait briller en société comme dans le salon littéraire de la Maréchale de Retz.

Son influence fut considérable au XIXe et XXe siècles. Mise en lumière par les romantiques, c’est au XIXe siècle que naît le mythe de la Reine Margot. On compte parmi les auteurs qui ont le plus contribué à faire de Marguerite un personnage de fiction Alexandre Dumas, après la parution en 1845 de son roman La Reine Margot relatant ses intrigues mouvementées. Michelet l’utilisa aussi pour dénoncer les « turpitudes » de l’Ancien régime.

D’autres historiens du XIXe siècle s’essayèrent à une véritable réhabilitation en tentant de dégager de la gangue des scandales la réalité de la femme de tête qu’elle était, bravant les turbulences de la guerre civile entre catholiques et protestants et opérant finalement un remarquable rétablissement. Elle ne s’est jamais sentie inférieure à ses frères et souhaitait participer aux affaires du royaume.

Si depuis les années 1990, des historiennes comme Éliane Viennot et Janine Garrisson ont permis de réhabiliter l’image des derniers Valois et de rappeler le distinguo à faire entre Marguerite de Valois et la légende de la Reine Margot, des fictions cinématographiques et des ouvrages littéraires contribuent à entretenir l’image d’une femme paillarde et aliénée.

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Carole Lavoie
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« Merci Guy, vous éclairez courageusement les ténèbres avec le flambeau de la Vérité. »

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Guy Boulianne, auteur, éditeur et journaliste indépendant, membre de la General News Service Network Association (GNS Press) et de l'International Association of Press Photographers (IAPP) Il est aussi membre de la Society of Professional Journalists (SPJ). Il est le fondateur et l'éditeur en chef des Éditions Dédicaces LLC : http://www.dedicaces.ca.

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« La vérité se révèle plutôt au cœur de l’homme qu’à sa raison », dit Hippolyte Destrem, parce que le cœur de l’homme est inspiré par l’Esprit féminin.
Pour trouver la Vérité, il n’y a que deux voies à suivre : celle de la Science et celle de l’Amour.
La Religion, c’est la voie de l’Amour.
L’Amour, c’est le lien moral qui unit l’homme à l’Esprit féminin, et c’est ce lien qui est la Religion.
Au début de l’évolution humaine, ce qui domine dans la société, c’est l’autorité maternelle, c’est la réglementation de la vie de l’enfant, qui devient homme, suivant les prescriptions de l’Esprit féminin.
La discipline maternelle a formé les hommes, c’est par elle qu’ils se sont élevés au-dessus de leur nature masculine, et nous soulignons le mot élevé pour faire comprendre que s’ils avaient suivi les instincts de leur nature, sans ce correctif, ils n’auraient pas grandi dans la civilisation, ils seraient tombés tout de suite dans la vie grossière des dégénérés et dans la folie qui en est la conséquence.
C’est quand les hommes, ou les peuples, s’affranchissent de la discipline maternelle qu’ils dégénèrent et disparaissent, car elle est un principe de vie en même temps que de vertu.
La vie morale de l’homme a été une lutte entre ses instincts d’homme et la discipline maternelle qui veut les empêcher de déborder. Le progrès ne s’est accompli que quand le devoir a triomphé de l’instinct.
Bachofen, qu’il faut toujours citer, dit : « L’humanité doit à la Femme sa primitive élévation, ses premiers progrès, son existence réglée et surtout sa première éducation religieuse et morale, elle doit à la Femme les jouissances d’un ordre supérieur. Toute la période civilisatrice est son œuvre propre, c’est à Elle qu’on doit la première connaissance des forces naturelles. Vue ainsi, la gynécocratie est la période éducatrice de l’humanité en même temps que la réalisation des lois de la Nature, qui s’appliquent aussi bien au bien de l’individu qu’à celui de l’espèce ».
L’éducation de l’homme s’est toujours continuée, et se continuera toujours, par les enseignements de la Mère, par sa direction tutélaire, par sa vertu providentielle.
La grande force éducatrice de l’enfant est dans la psychologie de la Mère. La Femme a la charge du Bien de par le fait de son instinct naturel qui l’élève sur le plan spirituel et lui révèle le Mal en lui montrant qu’il a son origine dans la nature inférieure, c’est-à-dire sexuelle de l’homme.
Quel est l’homme qui niera l’influence de sa Mère sur sa première enfance, qui reproduit l’enfance de l’humanité collective ?
La direction générale de la discipline maternelle est partout et toujours la même, elle porte sur les mêmes actes, elle produit dans la conscience naissante de l’enfant les mêmes effets.
La Mère, seule, peut imposer à l’enfant la discipline du Bien parce qu’elle l’aime et il le sait, et il lui obéit parce qu’il sent qu’elle l’aime.
« L’amour qui unit la Mère avec le fruit de son corps est ce qu’il y a de plus sublime au milieu de notre misère humaine », dit Bachofen.
Nulle personne autre que la Mère ne se trouve dans les mêmes conditions. L’homme a subi sa contrainte morale depuis sa première enfance, elle a été constante, l’a suivi dans le développement de sa sexualité, dont l’éveil est venu le troubler, mais dont il a craint les effets, parce que la Mère veillait à le maintenir chaste, et c’est ainsi qu’est entrée en lui l’idée du devoir.
La discipline maternelle laisse à l’homme toute sa liberté, mais s’adresse seulement à sa raison, en le prévenant du danger qu’il coure, du mal qu’il peut se faire à lui-même, de la folie qui le guette. La Mère instruit, elle ne contraint pas, mais elle laisse, dans le cerveau de l’enfant, une impression qui ne s’effacera pas et créera en lui la honte du Mal.
Du reste, la discipline donnée par l’autorité maternelle était appuyée sur l’instinct du Bien qui est dans la Mère. Elle ne pouvait pas être appuyée sur des raisonnements scientifiques que l’enfant n’aurait pas compris. C’est l’homme moderne qui pourrait les comprendre s’il le voulait, mais sa volonté n’est pas encore gagnée à la vertu, il lutte contre la Femme pour défendre ses instincts et il ne s’aperçoit pas que c’est ce système qui le condamne à mort, à la mort de l’Esprit, qui est la mort morale des individus et des peuples.
L’homme veut la liberté des mœurs, la liberté des vices, la liberté de toutes ses puissances physiologiques, et il a organisé la société, depuis qu’il la dirige, pour qu’elle lui facilite cette liberté.
Mais il n’a jamais demandé la liberté de la vertu, la liberté du Bien, et celle-là n’existe pas, aucun homme n’ose être vraiment vertueux, tous sont retenus par le respect humain qui est l’entraînement dans le Mal.
L’homme considère comme un bien la liberté du vice et comme un mal (ou un ridicule) la liberté de la vertu. Il met sa liberté au-dessus des principes de l’éducation maternelle et quelques-uns s’appliquent (les plus cyniques) à les contredire. Cependant, si les sociétés primitives n’avaient pas été disciplinées par les Mères, alors toutes-puissantes, les hommes auraient été des brutes grossières dès la première crise de l’adolescence.
C’est l’éducation maternelle qui tempère les instincts de l’homme en société et l’empêche d’être la bête cynique et déchaînée ; sans cette éducation, la liberté de l’homme serait un danger social.
L’homme n’est pas né pour être libre, et la liberté proclamée par ses formules : « Liberté, Egalité », est une hérésie sociale qui consacre deux erreurs :
1° La Liberté donnée à l’homme, c’est la licence de suivre ses instincts et de ne pas remplir ses devoirs, c’est le droit qu’on lui donne, ou qu’il prend, de travailler contre son propre intérêt, contre lui-même, contre son propre idéal méconnu : c’est le droit d’errer et de mal faire.
2° Parce que la liberté, que l’homme demande pour lui, est la négation de la liberté de la femme, qu’il entrave, en copiant cependant ses revendications.
Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.fr/
Cordialement.

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