Il y a 15 ans, l’école numéro 1 de Beslan en Ossétie du Nord était prise d’assaut par des terroristes islamistes armés

Le 1er septembre 2004, l’école numéro 1 de Beslan en Ossétie du Nord (Fédération de Russie) est prise d’assaut par des terroristes islamistes armés qui prennent position dans l’école et retiennent tous ses occupants, enfants et adultes, en otage.


Un enfant de Beslan peint l’arbre de sa résilience

En ce jour de rentrée, comme le veut la tradition russe, les parents accompagnent leurs enfants dans l’enceinte de l’école. Cette date a donc été choisie par les terroristes dans un but stratégique. A 9h30, le commando composé de trente-deux hommes et femmes, pour la plupart cagoulés et munis d’explosifs, fait irruption dans la cour de l’école. Le groupe armé est dirigé par un ingouche de 31 ans, Ruslan Khuchbarov, connu sous le pseudonyme de “Polkovnik” (“Le Colonel”) ou de “Rasul”.

Plusieurs échanges de coup de feu font plusieurs victimes parmi les civils, les autorités et les terroristes. Au premier étage, dans l’une des salles de classe, plusieurs otages sont exécutés froidement tandis que l’une des kamikazes du commando actionne sa ceinture d’explosifs.

Acheminées sur place, les forces de police et des éléments des forces spéciales russes établissent un cordon de sécurité autour de l’école. Le nombre d’otages n’est pas encore connu des autorités qui évoquent alors plusieurs centaines de civils. Ils sont en fait plus d’un millier à être regroupés dans le gymnase et reliés par des explosifs pouvant se déclencher à tout moment.

Les tentatives de négociation avec le gouvernement russe ainsi que la demande de libération initiée par le Conseil de sécurité des Nations-Unies se soldent par des échecs.


2 septembre 2004

Les négociations se poursuivent mais restent sans effet. La situation des otages, privés de nourriture et de médicaments, étouffés par la chaleur, s’aggrave considérablement, les obligeant même à boire leur urine. L’après-midi, grâce à une négociation menée par l’ancien président ingouche Rouslan Aouchev, 26 mères et leurs enfants sont libérés. Un peu plus tard, les forces de sécurité tentent d’infiltrer l’école, mais les terroristes ripostent en lançant deux grenades.

3 septembre 2004

Une première explosion se fait entendre vers 13h00, suivie d’autres déflagrations. Une partie du mur du gymnase s’effondre, provoquant la fuite de centaines d’otages.

Les membres du commando n’hésitent pas à faire feu sur les enfants et les adultes qui tentent de fuir, provoquant en retour une riposte désordonnée des autorités russes (armée, forces spéciales et police confondus) et des civils armés qui avaient pris position depuis le début du siège.

Le plafond du gymnase s’écroule, et les échanges de tirs nourris sont particulièrement meurtriers.

En fin de journée, les derniers terroristes réfugiés dans une maison sont tués, ainsi que les otages qu’ils avaient emmenés avec eux.

Le bilan humain

  • 331 civils dont 186 enfants ont été tués lors des explosions et des tirs.
  • 11 soldats des forces spéciales ont été abattus, 30 ont été blessés.
  • 8 policiers ont également péri dans les affrontements.
  • 31 des 32 preneurs d’otages ont trouvé la mort.

Après avoir été reconnu coupable de terrorisme et de meurtres le 16 mai 2006, l’unique terroriste survivant, Nur-Pashi Kulaev, a été condamné le 26 mai 2006 par la Cour suprême d’Ossétie du Nord à la peine de mort. Mais comme le Président de la Cour l’a déclaré, « compte tenu de la décision constitutionnelle [qui avait imposé un moratoire sur les condamnations à mort en 1999], la condamnation est commuée en peine de prison à vie ».

Nur-Pashi Kulaev ne regrette rien : « Je ne me sens pas coupable pour toutes ces femmes et ces enfants qui sont morts. Mais je peux dire que ni moi, ni personne d’autre n’aurait pu les sauver. Les décisions étaient prises par d’autres personnes », assure-t-il dans un documentaire de Russia Today, rejetant la faute sur ses supérieurs.

Partager cet article sur les réseaux sociaux :
Traduire/Translate
Ce contenu est protégé ! Merci.