Le Pacte mondial pour l’éducation prévu le 14 mai prochain est repoussé au mois d’octobre

L’événement sur le thème « Reconstruire le Pacte mondial pour l’éducation » prévu le 14 mai prochain, auquel le Pape François a convié tous les acteurs et responsables du domaine de l’éducation et de la recherche, [1] se tiendra finalement du 11 au 18 octobre 2020. Les raisons sont liées aux incertitudes qui surviennent à l’échelle mondiale en raison de la propagation du coronavirus. [2]

Cet événement est une initiative du Saint-Père, qui s’enracine dans l’Encyclique Laudato Si’ et le “document sur la fraternité humaine pour la paix dans le monde et la coexistence commune” signé entre François et le Grand Imam d’Al-Azhar Ahmad Al-Tayyeb, le 4 février 2019. « Le Pape a utilisé dans son avis de convocation quatre éléments non innocents qui doivent retenir l’attention des étudiants de la prophétie biblique et aussi constituer des alertes prophétiques des temps de la fin ». [3] Par cette convocation, le Pape appelle à l’émergence d’un nouvel “humanisme” avec son son public : toutes les composantes de la société mondiale.

« Ceci », dit le Pape dans un message vidéo destiné à lancer l’initiative, « résultera en hommes et femmes ouverts, responsables et prêts à écouter, à dialoguer et à réfléchir avec les autres, et capables de tisser des relations avec les familles, entre les générations et avec la société civile, et donc permettra de créer un nouvel humanisme ». Citant un proverbe africain, « Il faut un village pour élever un enfant », [4] le pape François a affirmé la nécessité de créer un « village éducatif », dans lequel « tous les gens, selon leurs rôles respectifs, partagent la tâche de former un réseau de relations humaines ouvertes ». [5]

Le Pape a poursuivi dans son message que pour atteindre ces « objectifs globaux », en tant que « village éducatif », nous devons « avoir le courage de mettre la personne humaine au centre ». Commentant ces paroles, Mère Miriam, fondatrice de la communauté religieuse des Filles de Marie, Mère de l’Espoir d’Israël, a dit dans une vidéo du 16 septembre 2019 qu’un tel village éducatif « détruirait une fois pour toutes la famille et le genre humain ». Elle ajoute ailleurs dans sa vidéo : « Certains de ces mots sonnent très bien. Et le démon paraît comme un “ange de lumière”. Est-ce que je dis que le Pape est démoniaque ? Non. Je dis que ce qu’il propose est démoniaque ».


« Puis un des sept anges qui tenaient les sept coupes vint, et il m’adressa la parole, en disant: Viens, je te montrerai le jugement de la grande prostituée qui est assise sur les grandes eaux. C’est avec elle que les rois de la terre se sont livrés à l’impudicité, et c’est du vin de son impudicité que les habitants de la terre se sont enivrés. » (Apocalypse 17:1-2)


Audience sur ledit Pacte avec l’UNESCO et des experts

L’économiste américain, Jeffrey Sachs, partisan avoué du contrôle de la population, [6] a annoncé au Vatican le nom de certains partenaires financiers potentiels du Pacte mondial pour l’éducation que le pape François lancera en vue de créer un « nouvel humanisme ». Sur la liste – présentée sur écran lors d’un atelier sur ledit Pacte organisé à l’Académie pontificale des sciences les 6 et 7 février derniers – figurent le milliardaire américain Bill Gates, le magnat des affaires le plus riche de Chine, Jack Ma, Mukesh Ambani, patron de la plus grosse société pétrochimique de l’Inde et l’homme le plus riche d’Asie, l’UNESCO et plusieurs autres agences des Nations Unies, ainsi que la Banque islamique de développement.

Bille Gates et Justin Trudeau
Global Citizens: Bille Gates et Justin Trudeau

Les ambitions du Pacte mondial pour l’éducation sont extrêmement élevées. Jeffrey Sachs a ainsi déclaré qu’il avait « parlé avec certaines des personnes les plus riches du monde ». Il se dit convaincu de la possibilité de faire abonder un fonds pour l’éducation à hauteur de 26 milliards de dollars par an. « Voici où nous allons trouver les fonds », a-t-il proclamé en présentant une diapositive intitulée « Partenaires pour le Pacte mondial pour l’éducation et un nouveau fonds pour l’éducation ». En voici la transcription :

  • Gouvernements donateurs
  • L’Union européenne
  • Les grands philanthropes (Bill Gates, Jack Ma, Mukesh Ambani)
  • Banque islamique de développement
  • UNESCO, UNICEF, autres agences des Nations unies
  • Fonds monétaire international
  • Les promoteurs des ODD du Secrétaire général de l’ONU
  • L’ONG Global Citizens
  • « Youth for the Future »

La plupart de ces financeurs potentiels se distinguent par leur hostilité militante à l’égard des principes du catholicisme : on les retrouve généralement à travers le monde dans les entreprises de promotion de la « santé reproductive ». Parmi leur nombre, l’Agenda 2030 des Objectifs du développement durable (ODD) de l’ONU. « Global Citizens » se présente comme un « mouvement de citoyens » ayant pour objectif de combattre l’extrême pauvreté. Ses leaders, financiers et artistes sont un véritable catalogue des grands de ce monde. Cette ONG milite pour les « droits gays » et a félicité le Canada pour son action en faveur de « l’avortement sûr ». [7]


« Il cria d’une voix forte, disant: Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande! Elle est devenue une habitation de démons, un repaire de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau impur et odieux, parce que toutes les nations ont bu du vin de la fureur de son impudicité, et que les rois de la terre se sont livrés avec elle à l’impudicité, et que les marchands de la terre se sont enrichis par la puissance de son luxe. » (Apocalypse 18:2-3)

10 septembre 2019 – Conférence de presse du Pape François dans l’avion retour de son voyage au Mozambique, Madagascar et l’île Maurice, durant laquelle il a déclaré que notre « devoir » est « d’obéir aux institutions internationales », telles que les Nations Unies et l’Union européenne (de 17:27 à 18:30 minutes).

Nous pouvons lire dans l’Instrumentum Laboris, le document de base qui guidera les travaux du Pacte mondial sur l’éducation :

Ce que le Pape entend rappeler par l’événement, centré sur la nécessité de reconstruire le pacte éducatif global, c’est l’idée que « tout changement, comme le changement d’époque que nous traversons, demande un cheminement éducatif, la constitution d’un village de l’éducation, créant un réseau de relations humaines et ouvertes. Ce village doit mettre au centre la personne, favoriser la créativité et la responsabilité pour une planification de longue durée et former des personnes disponibles à se mettre au service de la communauté ».

Le premier principe indispensable à la construction d’un nouvel humanisme est donc celui de l’éducation à une pensée nouvelle, capable de maintenir l’unité et la diversité, l’égalité et la liberté, l’identité et l’altérité. En conséquence, comme l’écrit Evangelii gaudium, afin que la fleur d’un nouveau style éducatif éclose, « il est indispensable d’arriver là où se forment les nouveaux récits et paradigmes » (n° 74).

Global compact on educationForce est de constater que ce message ne dépasse guère le niveau d’un vague programme éducatif de l’ONU ou de l’Unesco. Jésus-Christ n’y est cité que comme un exemple de « service » par le lavement des pieds, et Dieu n’y apparaît que comme l’auteur d’un dessein qui s’accomplirait par cet « humanisme solidaire ». La lecture du message du pape étonne par sa platitude et l’absence de toute transcendance. Le pacte mondial éducatif que François veut promouvoir n’a rien de commun avec l’éducation chrétienne que les chefs de l’Eglise n’ont cessé de défendre et d’encourager. Parmi les documents magistériels brille d’un éclat particulier l’encyclique Divini Illius Magistri (31 décembre 1929) du pape Pie XI. Elle est entièrement consacrée à l’éducation. [8]

Le pape François a chargé la Congrégation pour l’éducation catholique d’organiser l’initiative. Selon un site Internet dédié au pacte mondial, la Congrégation supervise « 216 000 écoles catholiques, fréquentées par plus de 60 millions d’élèves et 1 750 universités catholiques, avec plus de 11 millions d’étudiants ». Des conférences et des événements se tiendront tout au long de l’année pour préparer la signature du « Pacte mondial » sur l’éducation. [9]

En mai 2019, le pape François a fait une forte pression pour le mondialisme, appelant à un organisme supranational légalement constitué pour faire respecter les objectifs de développement durable des Nations Unies et mettre en œuvre des politiques de « changement climatique ». [10] Il dit :

« L’Eglise observe avec préoccupation, la réapparition, un peu partout dans le monde, de courants agressifs envers les étrangers, en particulier les immigrés, ainsi que ce nationalisme croissant qui néglige le bien commun. Ainsi, on risque de porter atteinte à des formes déjà consolidées de coopération internationale, on menace les objectifs des organisations internationales comme espace de dialogue et de rencontre pour tous les pays sur un plan de respect réciproque, et l’on fait obstacle à la poursuite des objectifs de développement durable approuvés à l’unanimité par l’assemblée générale des Nations unies le 25 septembre 2015.
(…)
« L’Etat national ne peut pas être considéré comme un absolu, comme une île par rapport aux contexte environnant. Dans la situation actuelle de mondialisation, non seulement de l’économie mais également des échanges technologiques et culturels, l’Etat national n’est plus en mesure de procurer à lui seul le bien commun à ses populations. Le bien commun est devenu mondial et les nations doivent s’associer dans leur propre intérêt. Quand un bien commun supranational est clairement identifié, il faut une autorité spécifique, juridiquement et unanimement constituée, en mesure de faciliter sa mise en œuvre. Pensons aux grands défis contemporains du changement climatique, des nouveaux esclavages et de la paix.
(…)
« Alors que, selon le deuxième principe de subsidiarité, on doit reconnaître à chaque pays la faculté d’agir aussi loin qu’elle le peut, d’autre part, des groupes de pays voisins — comme c’est déjà le cas — peuvent renforcer leur coopération en attribuant l’exercice de certaines fonctions et services à des institutions intergouvernementales qui gèrent leurs intérêts communs.
(…)
« Afin que la mondialisation puisse être un bienfait pour tous, il faut penser à mettre en œuvre une forme «polyédrique», soutenue par une saine lutte pour la reconnaissance mutuelle entre l’identité collective de chaque peuple et pays, et la mondialisation elle-même, selon le principe que le tout vient avant les parties, de manière à arriver à un état général de paix et de concorde. »


« L’idée d’un gouvernement mondial unique est fondamentalement le même phénomène que celui dont ont fait preuve les constructeurs de la Tour de Babel qui ont présumé exercer le pouvoir de Dieu sur la terre pour unir le ciel à la terre, ce qui est tout simplement incorrect. » — Mgr Raymond Burke (The Wanderer)


Plus récemment, lors d’une conférence de presse en vol à son retour d’une visite apostolique de sept jours en Afrique, François a déclaré que notre « devoir » est « d’obéir aux institutions internationales », telles que les Nations Unies et l’Union européenne (de 17:27 à 18:30 minutes). [11]

Le pasteur Réal Gaudreault écrit : « En ce qui concerne le Pacte éducatif du Pape qui veut “recoudre le tissu des relations en vue d’une humanité plus fraternelle”, il existe déjà depuis 1946. Il fut écrit de la main de Julian Huxley (frère d’Aldous), premier secrétaire général de l’UNESCO, une agence de l’ONU chargée de configurer le “pacte” d’un nouveau paradigme éducatif qui s’implantera dans tous les pays signataires des chartes des Nations-Unis. Ce vaste plan est d’abord savamment expliqué dans un document intitulé “L’UNESCO, ses buts et sa philosophie” qui suggère que l’apaisement entre les peuples ne peut survenir que par l’unification des structures scolaires de tous les peuples de la Terre. Alors, pourquoi le Pape tient-il à s’inviter dans cette valse unificatrice? » [12]

Et tous les rois de la terre, qui se sont livrés avec elle à l’impudicité et au luxe, pleureront et se lamenteront à cause d’elle, quand ils verront la fumée de son embrasement. Se tenant éloignés, dans la crainte de son tourment, ils diront: Malheur! malheur! La grande ville, Babylone, la ville puissante! En une seule heure est venu ton jugement! (Apocalypse 18:9-10)

___________

RÉFÉRENCES :

NOTES :

  1. Le Pape François, Pontife de l’Eglise catholique romaine : Message du Saint-Père à l’occasion du lancement du Pacte éducatif. Du Vatican, le 12 septembre 2019.
  2. Vatican News : Pacte mondial pour l’éducation : la rencontre reportée à octobre. Dicasterium pro Communicatione, 3 mars 2020.
  3. Pasteur Jean Renald Maurice : Les non-dits prophétiques de la convocation du 14 mai 2020. Vision d’Espoir Ministries.
  4. Il s’agit aussi du titre d’un livre de Hillary Clinton, « It Takes a Village: And Other Lessons Children Teach Us », publié en 1996. Dans ce document, Clinton présente sa vision pour les enfants d’Amérique. Elle se concentre sur l’impact que les individus et les groupes extérieurs à la famille ont, pour le meilleur ou pour le pire, sur le bien-être d’un enfant, et défend une société qui répond à tous les besoins de l’enfant.
  5. Pete Baklinski : Cdl Burke: Vatican’s global pact for ‘new humanism’ promotes one-world gov’t, opposes Christ’s Kingship. LifeSiteNews, January 3, 2020.
  6. Jeanne Smits : L’Académie pontificale des sciences organise de nouveau une conférence sur le climat avec des partisans du contrôle de la population et de l’avortement. Réinformation, 4 août 2017.
  7. Jeanne Smits : Les financiers potentiels du Pacte pour l’éducation du pape François selon Jeffrey Sachs : l’ONU, le FMI, l’UE, Bill Gates et quelques autres grands de ce monde. Le blog de Jeanne Smits, 15 février 2020.
  8. FSSPX News : Le message du pape François : du rêve au cauchemar. Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, 28 septembre 2019.
  9. Diane Montagna : Pope Francis invites religious, political leaders to sign ‘Global Pact’ for ‘new humanism’. LifeSiteNews, September 13, 2019.
  10. Vatican : Discours du Pape François aux participants à l’Assemblée plénière de l’Académie pontificale des sciences sociales. Salle Clémentine, 2 mai 2019.
  11. Vatican News : Pope Francis’ in-flight press conference: full text [résumé en français]. Dicasterium pro Communicatione, 10 September 2019.
  12. Pasteur Réal Gaudreault : Le Nouvel Ordre Mondial – délire ou réalité?. Point de vue biblique, 6 février 2020.
Publié le 13 avril 2020
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Guy Boulianne, auteur, éditeur et journaliste indépendant, membre de la General News Service Network Association (GNS Press) et de l'International Association of Press Photographers (IAPP) Il est aussi membre de la Society of Professional Journalists (SPJ). Il est le fondateur et l'éditeur en chef des Éditions Dédicaces LLC : http://www.dedicaces.ca.

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[…] communion d’intention entre le Nouvel Ordre Mondial et l’anti-église, il faut se souvenir du Global Compact on Education, un projet conçu par Bergoglio « pour générer un changement à l’échelle planétaire, afin […]

Johanne Langlois

Bonjour M. Boulianne,

Je suis vraiment heureuse d’avoir de vos nouuvelles. Je vous avoue que j’étais inquiète pour vous car cela fait longtemps que je ne vous ai vu sur Facebook. Je me suis informée à ma soeur Andrée et elle aussi est inquiète, je vais la rassurer.

Un gros merci pour ces informations qui sont vraiment importantes.

Au plaisir et faites bien attention à vous.

Pierre

Excellent, j’apprends beaucoup en vous lisant, merci !

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