Guy Boulianne a pris la parole pour dénoncer les désinformateurs et les intox sur internet

J’ai pris la parole le 26 avril dernier sur Youtube pour dénoncer les trop nombreux désinformateurs qui pullulent derrière de soi-disant médias alternatifs, mais qui en fait propagent de fausses informations, ou du moins des informations biaisées. Ma prise de parole fait suite à une vidéo publiée par Alexis Cossette-Trudel sur sa chaîne Radio-Québec deux jours auparavant, ayant pour titre “Victoire! la volte-face du gouvernement”, et pour laquelle il se vante : « Les recherches de Radio-Québec ont contribué au changement de politique sur le confinement ». Des milliers de personnes écoutent religieusement les vidéos de Cossette-Trudel à chaque semaine sans savoir vraiment qui est le personnage.

En fait, ce propagateur des élucubrations du pseudo QAnon fait oeuvre de psyOp (opération psychologique) ayant pour but de contrôler l’opposition. Alexis Cossette-Trudel n’est pas sorti de nulle part. Il provient d’une famille ayant un très long pedigree politique. Donc, voici le conseil que j’aurais à donner aux auditeurs de ce psyOp : « Cessez de vous laisser manipuler » ! Voici l’homme…

Jacques Cossette Trudel et Louise Lanctôt
Jacques Cossette Trudel et Louise Lanctôt

Alexis Cossette-Trudel est né à Cuba en 1972, pendant que sa famille y était en exil. Il est le fils des célèbres terroristes du FLQ, Jacques Cossette-Trudel et Louise Lanctôt. Ils avaient participé à l’enlèvement du diplomate britannique James Richard Cross en octobre 1970. Ses parents ont ensuite vécu en France quelques années et sont revenus au Québec en 1978. Louise Lanctôt elle-même n’hésite pas à utiliser le mot « terroriste » pour qualifier ses actions et celles de ses anciens camarades felquistes, dont son frère, Jacques Lanctôt : « Si on me remettait dans les mêmes conditions sociales et familiales, je referais la même chose » (La Presse, 2 mai 2015).

Alexis Cossette-Trudel est aussi le petit-fils de Gérard Lanctôt, bras droit et successeur du nazi canadien Adrien Arcand. Fondateur du Parti de l’Unité Nationale du Canada (P.U.N.C.), ce dernier est connu en raison de ses prises de position en faveur du mouvement Nazi qu’instituait Adolf Hitler. Le 30 mai 1940, il est arrêté à Montréal pour « avoir comploté le renversement du gouvernement » et interné dans un camp. Pendant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale, lui et son parti sont bannis. Son adjoint, Gérard Lanctôt, prendra la relève du mouvement politique jusqu’à sa propre mort en 2003.

Après une initiation au bouddhisme, Alexis Cossette-Trudel militera au sein du Parti québécois, s’élevant jusqu’au rang de président du Comité national des jeunes du PQ, qu’il quittera deux mois plus tard à cause de divergences de vues avec les représentants régionaux sur les orientations prises par le Comité des jeunes (TVA Nouvelles, 13 mai 2000). Le 4 juin 2002,  il annonçait qu’il comptait appuyer l’ADQ plutôt que le PQ aux élections, alors dirigé par Mario Dumont (Le Devoir, 7 juin 2002).

Il s’éloigne de la politique pour se consacrer à sa maîtrise et son doctorat en science des religions (2011), à l’UQÀM. Docteur Cossette-Trudel résidera d’ailleurs toujours à Montréal et fait toutes ses études universitaires à l’UQÀM, jusqu’en 2019. Éternel étudiant, sa deuxième thèse de doctorat – cette fois-ci en sémiotique – est suspendue en raison de son manque de rigueur méthodologique.

« Je ne regrette pas ce que j’ai fait, je me suis responsabilisée. J’assume complètement les conséquences de mes actes » — Louise Lanctôt


Jacques Cossette-Trudel

Jacques Cossette-Trudel

Fils d’Alphonse C. Trudel, ingénieur, haut fonctionnaire à Québec et à Ottawa et de Charlotte Lizotte, Jacques Cossette-Trudel a quitté sa ville natale à l’âge de 12 ans pour vivre à Ville Mont-Royal au début des années 1960.

À la fois étudiant et enseignant de 1967 à 1969, il a milité dans la mouvance du Nouveau Parti démocratique (le NPD, de tendance social-démocrate, est le plus à gauche des grands partis fédéraux du Canada) d’abord au sein du Syndicat des étudiants du secondaire (SDE) puis dans le mouvement étudiant au Cégep de Maisonneuve. Devant le durcissement du système politique québécois et la radicalisation subséquente des luttes indépendantistes et populaires à la fin des années 1960, il a adhéré au Front de libération du Québec (FLQ) en automne 1969.

En exil pendant quatre ans à Cuba et quatre ans en France à la suite de sa participation à l’enlèvement et à la séquestration du diplomate britannique James Richard Cross en octobre 1970, il a finalement rejeté les thèses du FLQ à la fin de 1971 en même temps que les fondateurs du mouvement, Pierre Vallières et Charles Gagnon.

De 1972 à 1974, il a milité dans la mouvance du groupe marxiste-léniniste québécois En Lutte! fondé par Charles Gagnon. En parallèle, il a collaboré à l’agence de presse cubaine Prensa Latina et à l’Agence de Presse Libre du Québec (APLQ). Immigré en France en 1974, il a travaillé comme réceptionniste et assistant-gérant dans un hôtel parisien avant de devenir outilleur-fraiseur dans une PME. Pendant cette période, il a adhéré au Parti communiste marxiste-léniniste de France, s’est impliqué activement dans la mise sur pied de la Fédération de la métallurgie CFDT de Seine-Saint-Denis et a collaboré à la rédaction du Quotidien du Peuple.

Mis sous arrêt à son retour au Québec en décembre 1978, il a été défendu devant la Cour supérieure du Québec par Maître Serge Ménard. Il a plaidé coupable « avec circonstances historiques atténuantes » aux accusations de complot, d’enlèvement et de séquestration et été condamné à deux ans moins un jour de prison et trois ans de privation de liberté civique et politique. Libéré sous conditions au printemps de 1980, il a travaillé jusqu’en 2009 dans l’univers des communications du réseau de la Santé et des Services sociaux du Québec (directions générales du CSSMM, du CLSC Villeray, du CSSS Cœur de l’Île et de l’Agence de la santé et des services sociaux du Montréal métropolitain). [1]

En parallèle, il a collaboré à la série télévisée « Épopée en Amérique » signée par Gilles Carle. Il a également écrit et réalisé « Une Révolution tranquille, une histoire populaire du Québec » (1960-1980), une série documentaire de quatre heures (en quelque sorte la suite de la série Épopée, qui était de même style et dont la chronologie arrêtait en 1959-1960). Celle-ci fut diffusée par Télé-Québec, le réseau TVA et TV5 en se méritant une nomination aux Gémeaux de 2001 pour la meilleure réalisation documentaire.

Depuis quelques années, il écrit un long-métrage de fiction inspiré de sa participation à la Crise d’Octobre et de ses huit ans d’exil à Cuba et en France. Subventionné en développement par Téléfilm Canada et la Sodec et conseillé, entre autres, par la scénariste Martine d’Anjou, le développement de ce projet est encadré par la productrice Chantale Bujold.

Louise Lanctôt

Louise Lanctôt, Une Sorcière comme les autres

Provenant d’une famille de dix enfants, Louise Lanctôt s’est rapidement impliquée dans différents mouvements contestataires vers la fin des années 1960. Outre sa conscience sociale développée, son objectif était également de défier l’autorité paternelle qui était très présente chez les Lanctôt. Elle fraye dans les milieux de gauche du Rassemblement pour l’indépendance nationale et, en 1969, elle est parmi des meneurs, avec Jacques Cossette-Trudel, de la contestation étudiante au Cégep de Maisonneuve.

Comme membre de la cellule Libération du FLQ, elle participe à l’enlèvement, le 5 octobre 1970, de l’attaché commercial britannique James Richard Cross, ce qui enclenche la Crise d’octobre. Cross est détenu durant deux mois puis relâché en échange d’un sauf-conduit vers Cuba pour les ravisseurs.

Elle vit en exil à Cuba, de 1970 à 1974, puis en France, de 1974 à 1978. Au cours de leurs années d’exil, Louise Lanctôt et son mari Jacques Cossette-Trudel prennent leurs distances par rapport aux autres membres et désavouent publiquement leur action au sein du FLQ. Louise Lanctôt et Jacques Cossette-Trudel reviennent au Québec le 13 décembre 1978, accompagnés de leurs deux enfants. Louise Lanctôt est condamnée à une peine de deux ans de prison relativement à la séquestration de Cross. Elle est libérée après huit mois.

À sa sortie de prison au début des années 1980, elle écrit l’histoire de son exil en France et à Cuba intitulée « Une Sorcière comme les autres » publiée aux Éditions Québec-Amérique. Elle a exercé la profession de documentaliste à la bibliothèque de l’Université de Montréal. Elle a été directrice générale de l’Ordre des sages-femmes du Québec, du Réseau International des infirmières francophones et de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec. [1]

Louise Lanctôt travaille toujours en Relations avec les ministères des différents paliers gouvernementaux nationaux et internationaux et en Coordination des communications, d’événements nationaux et internationaux (voir: LinkedIn).


RÉFÉRENCES :

NOTA BENE :

  1. Il est important de noter que Jacques Cossette-Trudel et Louise Lanctôt connaissent très certainement le Dr Horacio Arruda puisque ce dernier fut le directeur du Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) de 2000 à 2012, et qu’il est aujourd’hui le directeur national de santé publique et sous-ministre adjoint à la Direction générale de la santé publique, tenant un rôle de première ligne au sein de la crise de la pandémie de Covid-19 au Québec.
Gesto Ismaël
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« Je voulais vous remercier du plus profond du coeur. Vous faites partie des personnes qui ont redonné un sens à ma vie, et je pèse mes mots. »

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