L’Ordre Nouveau (1938) : Le communisme est intrinsèquement pervers et l’incompatibilité mutuelle du communisme et de la liberté

J'ai trouvé complètement par hasard, en faisant diverses recherches, un journal canadien-français dont je ne connaissais même pas l'existence : L'Ordre Nouveau. Il s'agissait d'un journal à tirage restreint qui fut publié du 5 octobre 1936 au 5 décembre 1940. Il céda généreusement sa place à une revue de plus grande envergure nommée « RELATIONS ». D'après ce que j'en sais, cette publication menait une bataille inlassable contre le communisme et plus tard, avec l'arrivée de la Deuxième Guerre mondiale, contre le nazisme.

Je partage avec vous un article intitulé « Le communisme est intrinsèquement pervers » qui fut publié le 20 janvier 1938, suivi de l'encadré « Incompatibilité mutuelle du communisme et de la liberté » publié six mois plus tard, le 20 juin 1938. Nous pouvons facilement faire le parallèle entre les nombreux avertissements du journal « L'Ordre Nouveau » et ce que nous vivons de nos jours, l'ancien communisme de l'URSS étant remplacé par les grandes organisations supranationales comme l'Organisation des Nations Unies, l'Organisation mondiale de la Santé, la Commission européenne et le Forum économique mondiale.

Vous pouvez télécharger l'ensemble des numéros du journal « L'Ordre Nouveau » sur le site internet de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) : www.banq.qc.ca.

UN ARTICLE DU P. RICHARD ARÈS, 20 JANVIER 1938 — « Le communisme est intrinsèquement pervers ! » Tel est le cri d’alarme et de mise en garde que l’auguste sentinelle du Vatican vient de lancer sur le monde civilisé. Compromis et collusions entre catholiques et communistes ne sont plus désormais, non seulement permis, mais même possibles et imaginables : toutes les ruses, fourberies et transformations du caméléon communiste ne pourront jamais altérer sa nature intime : toujours et partout il est et demeurera intrinsèquement pervers ! Qu’est-ce à dire, sinon que le communisme est vicié radicalement dans sa constitution, dans son essence, dans son être même, incapable donc, de par sa seule nature, de produire aucun bien, tout comme le catholicisme, de par son essence propre, ne saurait jamais être l’auteur du mal ? Condamnation radicale d’un système radical !

Le communisme intégral visé par l’encyclique, ce n’est pas, en effet, un simple système économique, c’est une conception totale de l’univers, c’est une saisie et une détermination de l’individu tout entier, c’est la présentation d’un idéal et d’une civilisation renouvelant l’homme dans sa nature même, c’est, comme le disait Mgr Sheen, une philosophie de la vie qui mobilise les âmes pour des fins économiques et temporelles.

Vue simpliste et superficielle, myopie inexcusable et dangereuse, que celle donc qui se borne à considérer le communisme comme un système économique quelconque, alors qu’en fait et dans son intégrité, il est une doctrine totale, dont le fondement, invisible pour les petits esprits, repose sur une philosophie de l’être humain et sur une métaphysique du monde ; dont la structure intérieure, facilement observable mais pas toujours bien comprise, se développe en une sociologie comportant sa morale, sa pédagogie, son statut nouveau de la famille; dont la façade, visible à crever les yeux, présente un système économique et politique; et dont l’âme enfin, incompréhensible pour la plupart mais bien réelle cependant, est une foi mystique et enthousiaste qui fond tout le système et l’organise en une religion intransigeante avec ses dogmes et sa doctrine de salut, sa révélation et ses prophètes, son sacerdoce et son culte, ses appels au sacrifice et à l’enthousiasme, son contrôle de la conscience et de l’esprit humain, sa prétention à donner une explication et même une réponse à tous les problèmes de la vie, son attente messianique enfin d’une rédemption, et régénération du monde qui l’établirait, lui, le communisme, l’unique et définitive religion de la cité nouvelle.

En face d’un système d’une telle envergure et d’une telle puissance, comme ils apparaissent étroits et faibles ces esprits assez naïfs pour croire qu’il suffit de quelques textes de lois, de quelques réformes économiques superficielles pour écarter tout danger et affichent, en conséquence, à l’égard du communisme, la désinvolture, la suffisance et la morgue du parvenu qui en a déjà vu bien d’autres et à qui on n’en remontre pas facilement!

Au communisme ainsi conçu et qui apparaît comme l’aboutissement logique et l’incarnation suprême du philosophisme athée, pourrait s’appliquer avec encore plus de vérité ce que Donoso Cortès disait de ce dernier, en le comparant au catholicisme : « Je crois, écrivait-il, que la civilisation catholique contient le bien sans mélange de mal, et que la civilisation philosophique contient le mal sans mélange d’aucun bien. Entre ces deux civilisations il y a un abîme insondable, un antagonisme absolu. Les tentatives faites pour amener entre elles une transaction ont été, sont et seront toujours vaines. L’une est l’erreur, l’autre la vérité; l’une est le mal, l’autre le bien. Entre elles il faut choisir d’un choix suprême, et, ce choix fait, proclamer l’une, condamner l’autre, en tout, pour tout, et sans réserve. Ceux qui flottent entre elles deux, ceux qui acceptent les principes de l’une et les conséquences de l’autre, les éclectiques, enfin, sont tous hors de la catégorie des grandes intelligences, et condamnés irrémissiblement à l’absurde. »

Pourrait-on exposer en des termes plus nets et plus appropriés la situation réciproque actuelle du catholicisme et du communisme, et les attitudes divergentes que tout homme sensé se doit d’adopter envers ces deux systèmes si radicalement opposés ?

La vérité de l’assertion

Du communisme, donc, en tant que communisme même, comme de son maître, Satan, rien de véritablement bon ne peut sortir. Et pourquoi ? Parce que sa base doctrinale, sa source d’inspiration, son principe premier d’opération, c’est essentiellement le matérialisme, et un matérialisme total, exclusif, absolu, dont l’affirmation en se posant exige nécessairement et immédiatement la négation de Dieu et de l’homme lui-même.

Quel est, en effet, le premier dogme du Credo communiste ? C’est que la matière existe et que rien ne peut exister indépendamment de la matière. Ce dogme est pour le communisme ce qu’est celui de l’existence de Dieu pour le christianisme. Pour le premier, l’être primordial, la réalité suprême, c’est la matière; pour le second, c’est et ce ne peut être que Dieu. Et, de même que dans le christianisme tout vient de Dieu, tout s’y ramène, ainsi dans le communisme tout dépend de la matière, même la vie, la pensée et la liberté !

« La matière, dit Lénine, est ce qui est premier et primordial : elle est le fond et la cause de tout ce qui existe. » L’encyclique Divini Redemptoris, de son côté, nous décrit ainsi le fondement de la doctrine communiste : « II n’existe qu’une seule réalité, la matière, avec ses forces aveugles; la plante, l’animal, l’homme sont le résultat de son évolution. De même, la société humaine n’est pas autre chose qu’une apparence ou une forme de la matière qui évolue suivant ses lois; par une nécessité inéluctable elle tend, à travers un perpétuel conflit de forces, vers la synthèse finale : une société sans classe. »

De ce dogme fondamental, comme d’une source empoisonnée, découlent toutes les erreurs et toute la perversité du communisme. De la base au sommet, la cité future qu’il veut instaurer est entièrement matérielle et terrestre, et voilà pourquoi il est forcé d’être, sinon de toujours se montrer, athée, inhumain, violent, révolutionnaire, sanglant, fanatique, exclusif, antireligieux, antisocial, antifamilial, anti, pourrait-on dire, tout ordre basé non seulement sur la primauté mais sur l’existence même de l’esprit.

L’athéisme militant

Et ce qui rend le communisme encore plus redoutable dans sa perversité même, c’est qu’il se pose et qu’il doit se poser — c’est pour lui une condition de vie ou de mort – en athéisme militant, en adversaire acharné et irréductible de toutes les religions. C’est ce qu’a très bien démontré M. Gurian dans son livre intitulé le Bolehevisnie : « Le marxisme, dit-il, est rigoureusement athée, parce que le but et la fin de l’histoire n’admettent aucun au delà, le rendent même impossible. Toute religion se rattachant à cet au delà est donc la négation expresse des fins marxistes, de la société, de la production qui se suffit à elle- même; c’est pourquoi, par essence, le marxisme est antireligieux

« La société socialiste, c’est la société athée; le marxisme ne peut l’imaginer autrement. On ne peut pas plus détacher le bolchevisme des doctrines marxistes que l’affranchir de l’athéisme… La propagande athée du bolchevisme est l’expression d’une foi religieuse nouvelle, d’une foi en un absolu terrestre destiné à prouver que Dieu, Créateur et Maître du monde, vers qui se tourne le monde entier, que ce Dieu est inutile et n’est que tromperie.

« Le Dieu nouveau, c’est la société socia­liste. C’est la foi dans ce nouveau « Dieu » qui détermine tout le bolchevisme… Elle fait de lui une contre-Église qui tente d’édifier sur terre une nouvelle tour de Babel : la société suivant le socialisme, dont l’harmonie intérieure et la structure rendent inutile l’Ordonnateur divin; elle n’a pas besoin de Sauveur; l’idée même que le salut puisse être nécessaire à l’individu ou à l’humanité lui parait insensée. »

Essentiellement matérialiste, athée et antireligieux, le communisme ne peut donc être qu’intrinsèquement pervers. Ses fruits, d’ailleurs, en sont la preuve manifeste : crimes, meurtres, sacrilèges, blasphèmes, famines, atrocités, guerres civiles, guerres à Dieu, au Christ, au Pape, à l’Église, que lui manque-t-il donc pour être l’incarnation totale et démoniaque du Mal ? Et qu’on le sache bien : ce ne sont pas là, remarque Divini Redemptoris, « des phénomènes passagers qui accompagnent d’ordinaire toute grande révolution…; non, ce sont les fruits naturels d’un système qui est dépourvu de tout frein intérieur. »

Qu’on nous permette donc de le dire tout haut : ce sont des aveugles volontaires, des esprits étroits, des criminels pas toujours inconscients, ces catholiques qui, en face du plus grand péril qui ait menacé l’humanité, non seulement se contentent de sourire étourdiment, mais jettent le trouble, la confusion et le désordre dans les esprits et dans les rangs des catholiques par leurs palabres inconsidérées, pour ne pas dire davantage, quand ils ne vont pas même jusqu’au flirt, à la connivence, à l’alliance avec l’ennemi commun. Tout ce que les communistes peuvent et doivent attendre des catholiques, c’est parfois la reconnaissance de leur sincérité, toujours la charité, l’amour et la prière, mais jamais la collaboration, car, encore une fois, « le communisme est intrinsèquement pervers, et l’on ne peut admettre sur aucun terrain la collaboration avec lui de la part de quiconque veut sauver la civilisation chrétienne » !

Le Gaulois
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« Bravo prince Boulianne de mettre en lumière l'adversaire ainsi que la guerre spirituelle du mensonge covid 1984 qu'instrumentalise les élites afin d'installer le royaume de Satan en ce monde. »

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