Les Ossètes du Caucase, les légendes arthuriennes et la quête du Saint Graal

La généalogie génétique est l’application de la génétique à la généalogie. Elle nécessite l’usage de tests ADN qui mesurent le niveau de rapports génétiques entre des individus.

Les gènes se transmettent entre générations, des comparaisons génétiques permettent d’établir un degré de parenté plus ou moins proche entre individus. Les deux types les plus fréquents de tests de généalogie génétique sont les tests sur l’ADN-Y (ligne paternelle) et ceux sur l’ADN-mitochondrial (ligne maternelle).

Ces tests entraînent la comparaison de certaines séquences de l’ADN pour des paires d’individus afin d’estimer la probabilité dans chaque paire que les individus partagent un ancêtre commun dans une limite raisonnable de générations. La généalogie génétique a révélé des liens surprenants entre les peuples. Par exemple on a montré que les anciens phéniciens sont les ancêtres d’une importante partie de la population de l’île de Malte.

Les tests ADN de la généalogie génétique sont aussi utilisés sur une plus grande échelle de temps pour tracer des modèles de migration humaine. Quand l’arbre généalogique des individus est connu, on détermine l’identité génétique entre individus et on décrit souvent un pourcentage d’identité génétique, comme fraction du génome hérité d’ancêtres communs, au génome total, qui donne toujours approximativement 99,9 % d’identité entre deux humains.

Nous étudierons dans cet article les parallèles existants entre le peuple des Ossètes, la dynastie mérovingienne — à l’origine de la « première race » des rois francs — et les légendes arthuriennes et du Saint Graal. Tout comme les peuples du Caucase, il est en effet démontré que les Mérovingiens possédaient l’haplogroupe G2a. Selon les informations diffusées par Ruslan Kuchiev (Руслан Кучиты) sur son site internet Ossetians.com : « Les migrations de l’haplogroupe G ont pris naissance dans la région située au nord des montagnes du Caucase, où G2a1 est commun chez les Ossètes. Il y avait deux grands groupes immédiatement au nord de la région du Caucase qui se livraient à des migrations : les Sarmates et les Huns. Les deux groupes ont des similitudes culturelles, telles que la manipulation de formes de tête de nourrisson. En raison de la grande diversité de ces types de G, cette région du monde constitue une candidate de choix pour le point de départ de la plupart des migrations de l’haplogroupe G-M201, en particulier celles vers l’Europe occidentale et centrale. Une autre source possible de la migration G du Caucase serait des hommes recrutés dans des unités militaires sous l’Empire romain ».

Qui sont-ils, ces Ossètes ?

Les Sarmates dans leurs armures en écailles et la bannière en forme de dragon.

Pour faire plus ample connaissance avec les Ossètes, nous citerons un article de Tatiana Guéorguiéva publié dans le magazine Sputnik en 2006.

Selon elle, plusieurs hypothèses ont été avancées au sujet de l’origine des Ossètes. La plus répandue est la théorie de l’ethnologue Pfaff, qui estimait que les Ossètes étaient un mélange de Sémites et d’Aryens. Par la suite le chercheur russe Andreï Chegren devait démontrer, moyennant un matériel linguistique très étoffé, la justesse de ce point de vue. L’histoire du peuple ossète s’étale sur au moins 30 siècles. Les études réalisées par les chercheurs sur les origines ethniques révèlent la filiation Scythes-Alans-Ossètes.

Dans les années 40 du IVe siècle avant notre ère, le roi scythe Atéas acheva la réunification de la Scythie, de la mer d’Azov jusqu’au Danube, et elle connut alors son “âge d’or”. Les Scythes créèrent un art originel, qui a laissé les kourganes, sépultures dans lesquelles on a retrouvé de riches ustensiles, harnais de chevaux, armures, ornements en or et en argent les plus divers. Sur des pierres et des dalles ils avaient gravé des dessins représentant des gens et des animaux ainsi que des ornements géométriques que les chercheurs cherchent toujours à déchiffrer.

Le prospère royaume des Scythes fut dévasté par les Goths qui entraînèrent les asservis dans la Grande migration. Cependant, les Scythes ne disparurent pas de la surface de la Terre. Les communautés scytho-sarmates semi-nomades affaiblies donnèrent naissance aux énergiques Alans qui sur leurs montures se dirigèrent vers le sud et l’ouest. Au Ier siècle de notre ère une partie des Alans et les Huns rejoignirent une nouvelle Grande migration et, via la Gaule et l’Espagne, gagnèrent l’Afrique du Nord. L’autre partie arriva jusqu’aux contreforts du Caucase où elle s’installa, s’unissant aux ethnies autochtones. C’est alors que l’Etat féodal primitif d’Alanie commença à se former.

Au IXe siècle le christianisme avait été introduit dans l’espace alan en provenance de Byzance. Aujourd’hui encore il est pratiqué par la plupart des Ossètes de l’Ossétie aussi bien du Nord que du Sud. L’autre partie est composée de musulmans. Cependant, les rites des uns et des autres ne sont pas orthodoxes, ils s’entrelacent avec le paganisme et les anciennes traditions scytho-alanes. Dans les familles ossètes on vénère toujours la chaîne qui au-dessus de l’âtre servait à accrocher le chaudron dans lequel on y préparait jadis les repas. C’est sur cette chaîne que les hommes prêtent serment, que les jeunes filles s’inclinent quand elles quittent le foyer parental pour se marier.

L’existence du puissant Etat d’Alan fut interrompue au moment de son épanouissement par l’invasion des hordes mongolo-tatares dans la plaine de Précaucasie. En 1238-1239, les Alans rescapés gagnèrent la montagne et se dispersèrent dans les gorges. Certains s’installèrent sur le versant méridional de la chaîne, en Transcaucasie. Ces gens aujourd’hui sont les Nord- et les Sud-Ossètes. Tout en conservant leur filiation avec les Alans, les colons caucasiens se développèrent sous le nom d’Os, d’Ossètes. Privés de la puissance de ses ancêtres, durant cinq siècles ce peuple vécut pratiquement hors de l’arène de l’histoire.

Séparés par les montagnes, les Nord- et les Sud-Ossètes (les premiers se trouvent à l’intérieur des frontières russes et les seconds en territoire géorgien) n’ont jamais oublié leur parenté, ils ont toujours étroitement communiqué, se rendant visite, célébrant de nombreux mariages. A l’époque de l’Etat fédéral soviétique ils n’étaient séparés que par la route traversant les cols, une distance rapidement franchie en voiture. Seulement des temps plus difficiles sont arrivés, la politique nationaliste extrémiste de Tbilissi remet en question l’autonomie de l’Ossétie du Sud. Au fond, celle-ci doit donner une réponse à la question: “être ou ne pas être”, conserver son identité ou s’assimiler à l’ethnie géorgienne.

Finalement la confrontation osséto-géorgienne a conduit à une escalade du conflit déclenché en 1989 et qui aujourd’hui se retrouve dans une impasse.

Entrevue avec Eric Boes, anthropologue à l’Inrap, et Iaroslav Lebedynsky, enseignant à l’Inalco, auteur du livre « Sur les traces des Alains et Sarmates en Gaule : du Caucase à la Gaule, IVe-Ve siècle » (France Culture).

L’épopée de la race semi-divine des Nartes

La mythologie des Ossètes, peuple actuel du Caucase, comprend un certain nombre de divinités et d’êtres aux pouvoirs surnaturels, le tout teinté d’influences chrétiennes et musulmanes, ainsi les noms de dieux correspondent souvent à des noms de saints. Ces divinités jouent un rôle plus ou moins important dans l’épopée de la race semi-divine des Nartes. Cette mythologie a influencé ou a été influencé à différents degrés des légendes des peuples voisins, notamment des Tatars, Tcherkesses, Tchétchènes et Ingouches. Leurs légendes ont survécu grâce aux traditions orales malgré l’influence du christianisme et de l’islam dans la région. Ces histoires ont alors été retranscrites à l’écrit depuis la deuxième moitié du XVIIIe siècle et des comparaisons avec d’autres mythologies indo-européennes ont alors été entreprises.

Le terme Nartes est d’origine incertaine. On retrouve le radical indo-iranien nar, le grec anēr, et l’irlandais nert signifiant “force” ou “héros” ce qui est très pertinent à cette race. En langue nachs (Tchétchènes et Ingouches) le terme nart signifie “géant”. Il existe de très nombreuses variantes des différentes légendes nartes selon les régions et même des mythes contradictoires. C’est la tradition orale qui a empêché la normalisation de l’épopée narte, laquelle s’est au contraire diversifiée jusqu’à ne plus avoir de cohérence chronologique.

En Europe occidentale, les textes sur les Nartes n’apparaîtront qu’en 1887 grâce à Johann Heinrich Hubschmann qui traduit Miller en allemand dans un journal. S’ensuivront de nombreux autres publications et études dans les pays du Caucase et en Europe. Georges Dumézil, philologue et comparatiste français à qui l’on doit la majorité de la littérature francophone sur la mythologie ossète, a publié en 1930 Légendes sur les Nartes, ce qui a énormément influencé l’étude de la mythologie ossète grâce à son travail sur la mythologie comparée. Georges Dumézil a reconnu dans cette mythologie un héritage de la religion des scythes, dont les Ossètes sont les descendants.

« Nous notons encore une fois que, même si les puissants Scythiens, Sarmatiens et Alains ont laissé la plus grande marque de l’histoire de l’Europe du Nord et qu’ils ont une renommée mondiale, c’est toujours le plus significatif et le plus brillant [et en aucun cas “sombre”] pour la survie des “descendants reconnaissants”, la préservation et la renaissance du peuple ossète dans les gorges du Caucase central du XVe au XVIIIe siècle. (…) Il existe aujourd’hui une carte politique, idéologique, spirituelle et démographique du Caucase. »
(С.X. Джанайты : « Три Слезы Бога »)


La mythologie des Ossètes et la légende du Graal

La critique historique assigne généralement une origine celtique à la matière arthurienne. Mais Pierre Levron se pose deux questions : « Existe-il des antécédents originaires d’autres milieux culturels ? La matière de Bretagne est-elle purement littéraire, ou ne serait-elle pas le résultat d’une transformation d’une mythologie en littérature ? ».

Pour sa part, le professeur de littérature au Collège Universitaire Français de Moscou, Laurent Alibert, compare les légendes nartes au Roman de Jaufré, une œuvre du cycle arthurien écrite en occitan par un auteur anonyme de la fin XIIe-début XIIIe siècle.

Dans leur livre « From Scythia to Camelot », Covington Scott Littleton, professeur d’anthropologie à Los Angeles et Linda Ann Malcor, docteur en folklore et mythologie, ont remis en cause l’origine celtique du cycle arthurien. Pour eux, la légende arthurienne fut apportée entre le IIe et le Ve siècle par des cavaliers alains-sarmates. La co-fondatrice de Graphistory, Justine Le Mée, écrit quant à elle : « Mais d’où viennent les Bretons? C’est la question que les historiens se posent, tant l’histoire a connu de migrations des peuples. De ce fait, on ne peut pas simplement dire que “les Bretons viennent de Bretagne”. J’ai entendu dire que les Celtes venaient de Perse, alors j’ai voulu en savoir plus ».

En effet, les Celtes étaient un peuple indo-européen de l’âge du fer et de l’Europe médiévale, qui parlait les langues celtiques, et présentait une certaine unité culturelle, bien que la relation et les facteurs culturels dans le monde celtique demeurent incertains et controversés. Au milieu du 1er millénaire, avec l’expansion de l’Empire romain et la période de migration des peuples germaniques, la culture celtique et les langues celtiques insulaires étaient restreintes à l’Irlande, à l’ouest et au nord de la Grande-Bretagne (Pays de Galles, Écosse et Cornouailles), l’île de Man et la Bretagne.

Justine Le Mée ajoute : « Les Sarmates-Alains, les deux peuples voisins, révoltés contre Rome, auraient pris la route pour l’Europe avant de piller le nord de la Gaule de 407 à 409. Après avoir traversé la Loire en 408, le sénateur et général romain Aetius leur donnera l’Armorique pour qu’ils les laissent tranquilles. » La culture des Ossètes, les cousins contemporains des Alains, possède des récits qui ressembleraient aux aventures d’Arthur et des chevaliers de la Table ronde. On y raconte notamment la saga du héros Batraz et de sa bande, les Narts. Dans cette histoire il est, entre autres, question d’épée magique qui serait l’équivalent d’Excalibur et de coupe sacrée, le Graal donc, la coupe du Wasamonga que l’on retrouve sur l’emblème moderne de l’État d’Ossétie du Sud avec un triskell qui est par contre universel et pré-celtique puisque sur des monuments mégalithiques comme à Newgrange en Irlande. Il semblerait que les échanges de mythes aient eu lieu dans les deux sens.

Lucius Artorius Castus

Le personnage qui aurait inspiré la légende arthurienne est un certain Lucius Artorius Castus, citoyen romain d’origine dalmate, préfet au IIe  siècle de notre ère de la vie légion Victrix cantonnée à York. Or, au IIIe  siècle, certains auxiliaires de la cette même légion étaient d’origine sarmate, ce qui expliquerait les ressemblances étonnantes entre la légende arthurienne et les croyances et mythes des descendants actuels des Sarmates, à savoir les Ossètes étudiés entre autres par Georges Dumézil.

Philippe Argouarch explique à son tour : La cavalerie sarmate-alain très appréciée des Romains était quasiment invincible. Elle était appelée cavalerie cataphractaire, du nom de leur cuirasse d’écailles, la cataphracte. Depuis 175, les Sarmates devaient fournir à Rome 5000 cavaliers, pour la plupart envoyés en Bretagne (insulaire) à la frontière nord. Les Sarmates de Bretagne auraient été commandés à la fin du IIe siècle par Lucius Artorius Castus qui serait le roi Arthur historique, du moins le premier, car il semblerait que le roi Arthur soit un personnage composé de plusieurs figures historiques. Lucius Artorius ayant vécu 200 ans plus tôt que le roi breton qui rallia les Brito-Romains contre les envahisseurs saxons.

D’après Léon Fleuriot, c’est Artorius Castus, préfet de la VIe légion, qui aurait aussi maté la révolte armoricaine de 184. Une intervention en Gaule que rapporte bien la légende dans la première version écrite, celle de Geoffroy de Monmouth.

C’est cette cavalerie sarmate-alain qui aurait apporté d’Asie le symbole du dragon en Grande-Bretagne. Rien de plus normal pour des cavaliers aux cuirasses écaillées de se battre derrière des enseignes d’un monstre écaillé. Le dragon rouge du roi Arthur, dit justement “Pendragon” comme le roi Uther. Le dragon rouge apparaît aussi dans les prophéties de Merlin. Un dragon que l’on retrouve aujourd’hui jusque sur le drapeau du Pays de Galles.

  1. À la différence des autres soldats romains, les Sarmates étaient des cavaliers protégés par une armure, tout comme les chevaliers d’Arthur.
  2. Ils utilisaient un étendard en forme de dragon, tout comme Arthur, fils d’Uther Pendragon, sur certaines illustrations médiévales.
  3. Ils inhalaient du chanvre bouillonnant dans un chaudron, qui pourrait correspondre à la coupe du Saint Graal.
  4. Ils vénéraient une épée nue fichée en terre, qui rappelle l’histoire de l’épée dans le perron.

Le récit des derniers instants d’Arthur dans la Mort le roi Artu (début du XIIIe  siècle) suit de manière saisissante la trame narrative de la mort du héros ossète Batraz. Dans les deux cas, le héros mourant demande que son épée soit jetée dans un lac : ses compagnons tentent d’abord de garder l’épée, mais devant l’insistance du héros, ils doivent se résoudre à s’en défaire, provoquant un phénomène extraordinaire qui trouble la surface de l’eau (surgissement d’une main dans le cas d’Arthur, tourbillon et tempête dans le cas de Batraz).

« La “croix” est un symbole de la destruction du “mal” et de la naissance du “bien”, c’est un symbole de la victoire de la “lumière” sur “les ténèbres”, c’est un symbole de la renaissance. C’est la dernière des représentations de la croix qui a formé la base du rituel des ancêtres légendaires des Ossètes depuis l’invention de l’épée, lorsque la croix était symbolisée par l’insertion de l’épée “céleste” dans la chair (dans une plate-forme en bois ou, au fil du temps, juste dans le sol). L’épée – “Sagesse et Lumière”, frappant les ténèbres de l’ignorance, était le seul autel et “visage” des premiers vrais chevaliers, tant que le monde scythien-sarmate-alanien existait. Avec la même épée-croix-lumière, les “enfants du dragon” sont entrés en Europe et ont marqué le début de la création de la célèbre chevalerie européenne. » (С.X. Джанайты : « Три Слезы Бога »)

Le bol magique Uatsamonga

Watsamong (Uatsamonga, Уацамонга), dans la mythologie ossète (Narta), est un bol magique (указательница) présent lors des fêtes des héros guerriers de Narta. L’image de Watsamong dans l’épopée ossète de Nart est personnifiée : elle est le personnage principal de l’épopée, dotée du don de déterminer les vertus des héros de Narta. Selon des sources, l’artefact aurait l’apparence d’un bol de fête quadrangulaire, doté de nombreuses propriétés magiques, dont celle de la guérison. En particulier, les boissons à l’intérieur du bol étaient inépuisables. En outre, si quelqu’un du festin disait la vérité sur ses prouesses d’armes, Watsamong elle-même se levait jusqu’aux lèvres. Au cas où le narrateur ne dirait pas la vérité, la coupe était remplie d’une infâme infusion de lézards, de serpents, de grenouilles et d’autres reptiles, chassant le menteur. (Encyclopédie de la mythologie)

Watsamong est conservé dans la maison de l’un des clans Nartas Alagat, dont les représentants étaient réputés pour leur prudence et leur intelligence. Des fêtes célèbres de Narta ont eu lieu dans la maison du clan Alagata, au cours de laquelle les Narts ont parlé de leurs exploits.

Ils gardent Watsamong et l’amènent solennellement à la fête. Ils l’utilisent à d’autres fins, puis Alagata pose des conditions. Par exemple, au cours d’un festin où les rivaux Soslan (Сослан) et Chelahsartagh (Челахсартаг) dansaient sur le sol et sur les tables, et l’un d’eux même aux extrémités des épées Nartov pointées vers le haut, Alagata a été réalisé par Watsamong, le bol rectangulaire de Nartov et dit: « Celui qui danse avec un bol sur la tête, sans en verser une goutte, est le meilleur danseur ».
Les deux variantes du blason de la famille noble Chashnikovs (Чашниковы)

Le conte Nart de Watsamong est une version ossète de la légende de la coupe « du Saint Graal » et de la « coupe en or » des Scythes, tombée du ciel et devenue la propriété des fils du noble Targit. Le calice, ou en langue ossète — « къус » —, pratiquement parmi tous les peuples, était un symbole de la foi et de la religion.

L’une des familles nobles d’Ossétie s’appelait “Kusagont” (Кусагонта), analogue ossète du nom de famille russe “Chashnikovs” (Чашниковы). Depuis l’Antiquité, des représentants de cette famille ont vénéré le culte de la « coupe », offrant à Dieu des prières avec une coupe à la main. Les représentants de ce clan étaient presque toujours des prêtres et des juges. Les habitants de la société Alagir d’Ossétie (Общества Осетии) avec le centre de clan « Kusagonta » dans le village de Mizure (Верхний Мизур), où se tenait « xyhas » (ныхас) — une réunion de députés du peuple — ont toujours élu des juges de cette famille.

Ce symbole du bol sacré Watsamong — équivalent indo-européen du Saint Graal occidental — se retrouve encore aujourd’hui dans la plus haute distinction d’État de la République d’Ossétie du Sud-Alanie, l’Ordre du « Uatsamonga », fondé en 2007. Trois années plus tard, il fut décidé de créer l’Union des Chevaliers de l’Ordre.

Le Président de l’Ossétie du Sud attribue cet ordre à l’héroïsme manifesté et à la réalisation d’accomplissements au cours des hostilités, ainsi qu’à une contribution importante à l’élimination de ses conséquences. En outre, l’Ordre est attribué aux villes lorsqu’elles reçoivent le titre « Ville des héros ». Le ruban de l’ordre comprend trois bandes alternées de largeur égale, deux rouges et une blanche, avec une bordure jaune sur les côtés. L’insigne de la médaille ressemble à une étoile argentée à huit branches partiellement recouverte d’émail rubis avec deux épées croisées en or.

Sur le médaillon central, dans un cercle d’émail blanc, se trouvent la devise de l’ordre et l’image de la branche de laurier. Au centre du médaillon se trouve une image en relief doré du bol magique Watsamong.

La coupe sacrée se trouve aussi dans les armoiries de la capitale de l’Ossétie du Sud, Tskhinvali (Цхинвал). Peuplée majoritairement par des Ossètes depuis les années 1950, la ville se situe sur la rivière Liakhvi, environ 100 kilomètres au nord-ouest de Tbilissi, capitale de la Géorgie, et à vingt-cinq kilomètres de la frontière avec la Russie (République d’Ossétie du Nord). L’emblème est basé sur les couleurs du drapeau d’État de la République d’Ossétie du Sud-Alanie.

Au sommet du blason sont représentés contre le soleil levant, trois tours. Le nom de la ville se trouve dans les rayons du soleil. Au dessous, une image de l’un des anciens signes aryens modernes, personnifiant l’harmonie de la vie sous la forme d’une roue – symbole du mouvement perpétuel avec une harpe à douze cordes. La coupe de Watsamong personnifie l’hospitalité, l’abondance, la générosité. Au dessous, la clé de la ville.


L’étendard des forces armées de l’Ossétie du Sud

Jusqu’au mois de mars 1992, les armoiries de l’Ossétie du Sud-Alanie étaient une composition héraldique, au centre de laquelle se trouvait un aigle royal aux ailes levées, sur la poitrine duquel se trouvait un bouclier portant un signe solaire blanc-rouge-jaune, et au-dessus de la tête le bol Watsamong. Les auteurs du premier emblème de l’Ossétie du Sud indépendante sont Tamerlan Tskhovrebov, artiste du peuple, et l’ambassadeur de la République d’Ossétie du Sud en Russie, Dmitry Medoev.

Il semble que Dmitry Medoev ait vu cette image dans un rêve ! Ensuite, il l’a expliqué à l’artiste Tskhovrebov et ils ont fabriqué ce blason en sirotant un bon vin dans le sous-sol de l’artiste.

Comme nous le constatons, le peuple ossète perpétue ses traditions ancestrales et les transmet avec fierté aux générations futures à travers les symboles et les institutions contemporaines. L’auteur C.X. Janayta écrit dans son livre “Trois larmes de Dieu” : « Les derniers gardiens des Mystère des Ases, prévoyant les événements futurs [le retour de “l’isthme du Caucase”, l’oubli du savoir sacré, l’imposition de religions étrangères et le renouveau de l’idéologie des Ases], conservent la connaissance des symboles des édifices religieux existants, détruits ou à moitié détruits et inaccessibles pour être restaurés et transférés aux survivants ». Un certain Grigory écrivait le 31 janvier 2015 sur le site internet Iratta.com :

Le blason est le symbole le plus important ! Avec le drapeau et l’hymne national, ce sont les mêmes talismans, que ce soit la nation, le peuple, l’État, les noms de famille, etc. Nous avons beaucoup de choses que d’autres nations ont volées aux Ossètes. Avec l’acquisition de nos personnages, elles ont acquis le pouvoir de nos ancêtres. Et maintenant, ce sont ces symboles et ces amulettes qui abattent notre peuple afin que nous ne nous souvenions jamais de notre passé, ce qui signifie que nous n’aurions pas d’avenir. Vous voyez, si un voleur a volé quelque chose, alors il est rentable si celui à qui il l’a volé la mémoire. Il en va de même pour notre peuple. D’autres symboles, d’autres hymnes, d’autres blasons, d’autres religions nous sont imposés. Il nous faut donc vraiment un autre symbole sur le drapeau que le léopard des neiges. — Je ne sais pas de qui dépend l’avenir de notre peuple et la souveraineté du soi-disant État de l’Ossétie du Sud. Mais même cela doit être préservé.

Trois larmes de Dieu sont tombées du ciel après la mort de Batraz. À la place d’eux sont apparus les trois principaux sanctuaires d’Ossétie.

Leonid Haritonovitch Tibilov (Тыбылты Харитъоны фырт Леонид), a remis la bannière des forces armées d’Ossétie du Sud-Alanie au ministère de la Défense de la République le 21 février 2013. La cérémonie solennelle s’est déroulée sur la place du théâtre à Tskhinval.

L’événement a rassemblé l’ensemble des hauts dirigeants de la République, des ministres du pouvoir, des chefs de gouvernement et du Parlement, ainsi que Don Cossacks, arrivé à la célébration du 20e anniversaire des Forces armées de la République de l’Ossétie du Sud.

Le Graal, le triskell et d’autres symboles solaires de l’État d’Ossétie du Sud-Alanie sont présents sur la bannière des forces armées pour raviver l’énergie et la puissance des anciens Nartes. Le Président de la république d’Ossétie du Sud-Alanie, Anatoli Bibilov (Анатолий Ильич Бибилов), s’est adressé en ces mots aux militaires du ministère de la Défense :

« Il s’agit d’un événement marquant dans l’histoire de la formation de la république, qui renforce sa souveraineté et sa défense. La bannière des forces armées est à juste titre une relique de tout l’État et chacun de vous sait quelle valeur — avec le drapeau — porte la bannière des forces armées. Avec lui, les soldats sont allés jusqu’à la dernière bataille et, avec la perte du drapeau de bataille, l’unité militaire était sur le point de se dissoudre. En ma qualité de commandant en chef des forces armées de la République d’Ossétie du Sud, je tiens à vous rappeler que vous, officiers et soldats actuels, êtes porteurs des glorieuses traditions militaires du peuple ossète. Je ne doute pas que je vais transférer la bannière entre des mains sûres et que vous serez toujours à la hauteur, que vous garderez et honorerez de manière fiable le sanctuaire qui vous sera confié, en tant que symbole de la confiance que vous accordez à l’état de votre armée. Camarades officiers et soldats, je vous félicite pour la remise de la bannière des forces armées de la République d’Ossétie du Sud ! ».

Pour sa part, le ministre de la Défense, Valery Yakhnovets, a indiqué qu’actuellement, les forces armées d’Ossétie du Sud sont orientées vers l’avenir. Il a déclaré :

« La date d’aujourd’hui est inscrite en lettres rouges dans l’histoire du ministère de la Défense de la République d’Ossétie du Sud – on nous a remis la bannière des forces armées. La bannière, en tant que relique spéciale, personnifie les traditions héroïques de l’histoire de notre pays et rappelle le devoir sacré de tout citoyen – de servir la patrie ! Nous nous engageons à préserver et à honorer le sanctuaire qui nous est confié en tant que symbole de la confiance de l’État en nos activités ».

En outre, la bannière des forces armées de l’Ossétie du Sud-Alanie a été a été approuvée par un décret présidentiel du 21 février 2013 et consacrée par le prêtre de l’église de la Nativité de la Très Sainte Mère de Dieu à Tskhinval.


En conclusion :

Gérard de Sède écrit dans son livre “La race fabuleuse” :

« Les Mérovingiens affirment que leur ancêtre Mérouweg est né de l’union d’une femme et d’un animal prodigieux. Il ne s’agit évidemment pas du Mérouweg, grand-père de Clovis, qui fut un personnage bien réel. Mais celui-ci n’était pas, c’est certain, le premier ainsi nommé. Car Mérouweg est le héros éponyme de la lignée et son nom est révélateur: Weg, en germanique, veut dire “voie”, “chemin”. Mérouweg signifie donc “chemin du Mérou”. Les Mérovingiens sont ainsi “ceux du chemin du Mérou”. » L’auteur poursuit : « Le nom des Mérovingiens révèle donc, lui aussi, leur origine : Ils descendent de Mérou. Et du Marou car l’une et l’autre forme ont laissé des traces dans la toponymie de la Belgique et de la moitié nord de la France avec Merode, Méru, Meroux, Mérouville, Maroilles, etc. Et en vérité peu importe Mérou ou Marou puisque c’est sur le mont Mérou où communiquent le ciel et la terre que les Aryas reçurent jadis la visite des Marouts, des Intelligents, pères des géants, venus du ciel sur leurs chars volants… »

Dans un fragment manuscrit d’Aurélia¹, le grand initié Gérard de Nerval décrit comme une reviviscence personnelle la vision tragique de la descendance de la reine de Saba jusqu’aux rois wisigoths et aux “Francs des nuages”, les Franci nebulones ou Niebelungen, suscitée par ses lectures historiques et archéologiques : « Les fils de Mérovia se dirigent vers l’Asie, apparaissent à la guerre de Troie, puis vaincus par les dieux du Péloponnèse s’enfoncent dans les brumes des monts Cimmériens. C’est ainsi qu’en traversant la Scythie et la Germanie ils viennent au-delà du Rhin jeter les bases d’un puissant empire. »

C.X. Janayta précise que « Le point de vue dominant est que le mont Mérou, qui, selon la légende, se trouve quelque part “au nord, sous l’étoile polaire”, c’est-à-dire au-delà de l’Himalaya, pourrait être l’Altaï. Mais des études récentes montrent que les Indo-Aryens ont quitté l’Asie occidentale pour s’installer dans le sous-continent indien, ce qui signifie que la “patrie ancestrale du Nord”, le mont Mérou, a été “emportée” à l’est (on comprend pourquoi les Indo-Aryens qui ont émigré vers le sous-continent indien ont été désorientés dans la détermination de l’emplacement du mont Mérou, situé “au nord, sous l’étoile polaire”). De l’Asie, la “montagne septentrionale sous l’étoile polaire” est le Caucase, c’est-à-dire que Khara-Berezaiti et le mont Mérou sont la même montagne (à cela, nous pouvons ajouter les noms toponymiques susmentionnés des montagnes et des chaînes du Caucase central avec la racine “Mar”: Ji-mara, Marau-choir, Za-mar-ash, Mar-uat, Mor-ah, Mary-kau, Mara and etc.) » (Три Слезы Бога)

« Il est au milieu de vous et vous ne le connaissez pas. » — R.P. Vincent, “Histoire fidelle de St Sigisbert, XII roy d’Austrasie et III du nom”


NOTE : Les premiers fragments autographes d’Aurélia (non publiés dans la Revue de Paris en 1855) sont beaucoup plus proches de la réalité biographique que la version définitive, et présentent de multiples analogies avec les données de la Généalogie (Sylvie Lécuyer).

RÉFÉRENCES :

♣ ♣ ♣ ♣ Cet article a été repris en ukrainien, le 25 janvier 2019, sur le site internet russe « La vérité du procureur » (Prokurorska Pravda, ПРОКУРОРСКАЯ ПРАВДА). ♣ ♣ ♣ ♣ ♣

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Vue du Québec
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