L’haplogroupe G-M201 de la famille de Bouillanne — Des fils de Noé à Mérovée

coupe-serpentLe 9 octobre 2016, j’annonçais à mes lecteurs que j’avais reçu les résultats de mon analyse ADN-Y (25 marqueurs) commandée auprès de l’entreprise américaine Family Tree DNA. Celle-ci a été couplée avec une analyse ADN autosomal. Cette analyse génétique confirmait hors de tout doute possible que mon chromosome Y relève précisément de l’haplogroupe G-M201.

Le directeur du Projet Québec ADNy chez Family Tree DNA, Jean-Pierre Gendreau-Hétu, m’écrivait à ce sujet :

« C’est une chance pour vous, car c’est un haplogroupe beaucoup moins fréquent que d’autres et permet par conséquent une recherche plus ciblée. Les origines multiples de vos concordances — et aucunes liées au Québec, ce qui semble évacuer toute rupture biologique dans votre ascendance nord-américaine — correspond bien avec des origines dans la région du Dauphiné. Admettons par exemple que vous dénichiez un autre Boulianne qui accepterait de se faire tester. Vous devriez alors avoir avec ce Boulianne la MÊME séquence de 25 marqueurs que celle que vous possédez. Cette séquence caractérise votre lignée sur plusieurs siècles ».

Il m’écrivait auparavant : « La possibilité d’établir la signature ancestrale semble donc réalisable de façon transatlantique : si vos résultats ADN concordent avec ceux d’un Bouillanne de France, l’affaire serait dans le sac. Il s’agit alors d’avoir des ascendances documentées et convergeant sur un ancêtre commun. Il est alors possible d’inférer logiquement qu’il s’agit de la signature ancestrale héritée de l’ancêtre. J’espère que cette expérience réussira! Vous pourriez réussir à établir une des plus anciennes signatures ADN-Y de France connues à ce jour! » (26 septembre 2016). Antoine Barnave, en 1787, chargé de défendre la noblesse de la famille de Bouillanne (et de Richaud), écrivait :

« Les preuves multipliées de leur noblesse, consignées dans les registres de la chambre des comptes, et le peu de monuments qui leur restent par devers eux, la présentent comme si ancienne, qu’il n’y a pas beaucoup de maisons dans la province qui puissent prouver au-delà. »
(Mémoire de 1787)

Un groupe de travail sur le site de Family Tree DNA classifie l’haplogroupe G (M201) dans le groupe des descendants de Ashshur (Sons of Ashur), le deuxième fils de Sem, petit-fils de Noé. Dans le texte biblique ch 10 vers 11, il est spécifié qu’Ashshur (אַשּׁוּר) est le créateur de Ninive en Assyrie. Il est le premier à se révolter contre le roi Nimrod.


À propos de l’haplogroupe G (M201)

En génétique humaine, l’haplogroupe G (M201) est un haplogroupe du chromosome Y. L’haplogroupe G est plutôt rare dans la plupart des populations de l’ancien monde (généralement entre 1% et 10%) mais on le retrouve plus largement réparti dans plusieurs groupes ethniques de l’ancien monde en Europe (principalement en milieux alpins du centre et du sud), dans le Caucase, en Asie du sud de même qu’en Asie centrale et occidentale et au nord de l’Afrique.

L’haplogroupe G descend de l’haplogroupe F dont on pense qu’il représente la seconde sortie majeure d’Afrique du genre humain il y a au moins 60 000 ans. Le groupe F a été divisé en une branche principale (le groupe IJK) qui est à l’origine de 80% des Européens, et une autre branche G (formée il y a environ 48 000 ans) qui a probablement été isolée pendant des milliers d’années, peut-être en Asie du Sud-Ouest.

Le groupe G se divise en deux sous-groupes : la branche G1 (M285+ ou M342+) et la branche G2 (P287+). Le sous-groupe G2 présente de forts liens avec le développement des premiers agriculteurs de Mésopotamie. Le clade G2 se divise lui-même en deux sous-groupes : G2a et G2b.

Divers dates et emplacements estimés ont été proposés pour l’origine du G-M201, la plupart d’entre eux en Asie occidentale. En 2012, un article de Siiri Rootsi suggérait : « Nous estimons que l’origine géographique de l’haplogroupe G se situe de manière plausible quelque part à proximité de l’est de l’Anatolie, de l’Arménie ou de l’ouest de l’Iran ». Auparavant, la National Geographic Society a placé ses origines au Moyen-Orient il y a 30 000 ans et présume que les porteurs de l’haplogroupe ont pris part à la propagation du néolithique.

Tandis que les hommes G2a migrèrent vers l’ouest en Anatolie et en Europe durant le Néolithique, leurs cousins G1 se retrouvent essentiellement en Iran, mais aussi au Levant, chez les Juifs ashkénazes et en Asie centrale (notamment au Kazakhstan). Seuls quelques très rares cas de G1 ont été trouvés en Europe, notamment en Grande-Bretagne (où les tests commerciaux sont les plus répandus), en Allemagne, ainsi que dans la plupart des pays du sud, du centre et de l’est de l’Europe.

Une présence historique

Deux hommes de haut rang retrouvés dans une sépulture du VIIe siècle à Ergolding, en Bavière, en Allemagne, appartenaient à l’haplogroupe G2a (P15). Les inhumations ont été liées à la dynastie mérovingienne (rapport de R.C.G.M. Lauwerier & J.W. De Kort: Merovingers in een villa 2, 2012).

Le seul exemple connu du groupe basal G (xG1, G2), c’est-à-dire soit G*, soit une branche primaire non documentée ou G-M201, était du sang retrouvé sur un mouchoir enfermé dans une gourde en France au XVIIIe siècle.

Le mouchoir serait d’un homme qui aurait été exécuté à la guillotine en public pendant la Révolution française. Le sang aurait appartenu au roi de France Louis XVI (1754-1793), bien que sa provenance soit loin d’être certaine. Les exécutions publiques étaient notoirement chaotiques à l’époque et certaines des personnes exécutées n’étaient ni des membres de la famille royale ni même de l’aristocratie. Les essais ultérieurs sur les descendants de Louis XIII de France et de Philippe V d’Espagne, un arrière-arrière-grand-oncle de Louis XVI, ont montré que le chromosome capétien Y avait appartenu à l’haplogroupe R1b (U106), et il fut conclu que Louis XVI n’était pas la source du sang analysé dans la précédente étude, et que l’haplotype obtenu était le résultat de la contamination de l’ADN mal conservé dans l’échantillon.

Ötzi, l’« homme de glace », une célèbre momie datant d’environ 5 300 ans et trouvée en 1991 dans un glacier près de la frontière italo-autrichienne, s’est avéré être de l’haplogroupe ADN-Y G2a2b (anciennement G2a4). Le squelette attribué à Richard III, roi d’Angleterre, révèle qu’il appartenait à l’haplogroupe ADN-Y G2 et probablement G2a3. En ce qui concerne Joseph Staline, un test génétique de son petit-fils (le fils de son fils Vassily, Alexandre Burdonsky), montre que son haplogroupe ADN-Y était G2a1a1.

Nahor est à l’origine de l’haplogroupe G-M201

Une figuration de Nahor

Le droit d’aînesse a été transmis à Sem, le plus jeune fils de Noé, en tant que prêtre de Dieu dans l’ordre de Melchisédek. Les descendants de Sem apportèrent la prêtrise à Abraham et dans les rangs des descendants d’Abraham. Sem produisit un certain nombre d’enfants et d’eux émanèrent un certain nombre de nations importantes dans le monde. On voit clairement les bénédictions de Noé dans le texte :

« Il dit encore: Béni soit l’Eternel, Dieu de Sem, et que Canaan soit leur esclave! Que Dieu étende les possessions de Japhet, qu’il habite dans les tentes de Sem, et que Canaan soit leur esclave! » (Gen. 9:26-27).

Ce fut à partir de ce temps que les promesses du droit d’aînesse ont d’abord été étendues à la famille de Sem, mais aussi étendues aux fils de Japhet qui demeureraient dans les tentes de Sem et seraient grandement multipliés grâce aux bénédictions de Sem. Donc, il doit y avoir un mouvement important des tribus de Japhet dans les nations descendant de Sem et formant une partie de ces nations au cours de l’histoire à partir de la dispersion après Babel et jusqu’à présent.

Les fils de Sem sont Elam, Ashshur, Arphaxad, Lud et Aram. Nous savons avec certitude que les Elamites sont devenus les Perses, les fils d’Ashshur sont devenus les Assyriens, les fils d’Arphaxad sont devenus les Hébreux, et les fils d’Aram est devenus les Syriens et la source du nom de la langue araméenne. Ainsi, le nord de l’Aram (dans la région de l’Arménie et de la Géorgie) et l’Asshur ont développé l’haplogroupe G, où il se trouve dans les pourcentages les plus élevés. G, (M201), H (M69), I (M170, M258 et P19) et J (12f2.1) semblent être des lignées sémitiques connues avec K (M9), la base de tous les fils de Japhet.

Descendant de Sem (שם, signifiant « nom, renommée, prospérité »), de Heber (עֵבֶר‬, ancêtre des Hébreux) et de Peleg (פֶּלֶג‬, ancêtre des Pélasges), Nahor (נָחֹור) était le frère du patriarche des trois religions monothéistes, Abraham, le « père d’une multitude de nations » (אַבְרָהָם).

Selon une étude sérieuse et contemporaine, l’haplogroupe G descend de Nahor. Dans l’arbre génétique, cette séparation de l’haplogroupe G de l’haplogroupe HIJK provient de la séparation de Nahor et de ses fils d’Abraham (IJK) et de Lot, fils de Haran et de leurs fils lorsqu’ils sont partis pour Canaan. L’haplogroupe G1 sont les descendants masculins de ses fils par sa concubine Reumah, que l’on pourrait appeler les Reumahi ou les Reumahites. Selon la Bible, Nahor avait quatre fils de Reumah. L’haplogroupe G2 sont les descendants masculins de ses fils par son épouse Milcah. Nahor avait huit fils de Milcah. Son nom, Milcah, fait allusion à sa peau blanche comme le lait et ses descendants ont apporté cette mutation de peau blanche en Europe. Certains chercheurs pensent que G2a pourrait avoir introduit les allèles de peau claire dans les populations européennes, alors que d’autres pensent que c’était R1 y-dna (R1b et R1a).

Carte des douze tribus d’Israël selon les données géographiques mentionnées dans le Livre de Josué.

G2b peut être l’haplogroupe des descendants masculins de Laban (לָבָן הָאֲרַמִי, l’Araméen), petit-fils de Nahor et frère de Rébecca, le père de Léa, Rachel, Bilhah, Zilpah, et l’oncle puis le beau-père de Jacob. Certains fils de Laban se trouvent parmi les communautés juives. Certains d’entre eux se sont également installés au Liban et le Liban a peut-être reçu son nom de Laban. Le nom Laban signifie aussi blanc. Certains spécialistes pensent que les peuples G2a sont des agriculteurs syriens qui ont émigré en Europe avant les peuples R1b ou R1a.

En effet, l’étymologie du nom Nahor peut être liée aux concepts d’être blanc ou de colère brûlante. Il semblerait que les descendants de Nahor soient un peuple très fier, fougueux et colérique qui s’installa en tant que guerrier-paysan blanc en Europe vers 950 av. J.-C. Lorsque les fils à la peau blanche, aux cheveux blonds, de Nahor de l’haplogroupe G2a sont entrés en Europe, ils se sont distingués parmi les habitants à la peau plus sombre.

Aujourd’hui, les fils de l’haplogroupe G de Nahor vivent sur les territoires de l’Europe occidentale et de l’Afrique du Nord-Ouest jusqu’en Asie centrale, en Inde et en Afrique de l’Est. Ces fils syriens de Nahor se retrouvent toutefois à des fréquences basses de 1% et 10% dans la plupart des endroits où ils se trouvent. Cependant, dans la région du Caucase, dans le centre et le sud de l’Italie et en Sardaigne, le taux de fréquence se situe entre 15% et 30% au sein du lignage masculin de l’haplogroupe G.

Nahor est le patriarche de huit des douze tribus d’Israël par ses deux arrière-petites-filles, Léa (Reuben, Siméon, Lévi, Juda, Issachar, Zabulon) et Rachel (Joseph, Benjamin), toutes deux épouses de Jacob, alias Israël, et filles de son oncle Laban.


De Nahor à Mérovée

Les Francs saliens (en jaune) et rhénans (orangé) dans la première moitié du Ve siècle. Les zones grises correspondent à l’Empire romain.

Selon les résultats positifs de l’analyse ADN-Y, mon haplogroupe est G-Z726, avec le sous-groupe CTS4803. Ce SNP (single-nucleotide polymorphism) représente un seul ancêtre, le premier avec cette mutation. Tous ses descendants portent maintenant ce changement dans leur ADN.

Mes ancêtres se trouvaient donc dans la région Rhin-Danube il y a environ 2000 ans. À cette époque, le Danube était la limite nord de l’Empire romain et le Rhin était utilisé comme une route commerciale majeure avec la Grande-Bretagne.

Pendant plus de 700 ans, les tribus germaniques ont fait la guerre à Rome, traversant le Danube et se jetant plus loin dans la péninsule italienne jusqu’à la chute de l’Empire. De quel côté des guerres mes ancêtres se sont-ils battus ? Ou ont-ils été pris au milieu ? Plus d’informations seront nécessaires pour comprendre pourquoi et quand ma famille a traversé les Alpes de la région Rhin-Danube jusqu’en Italie.

Toutefois, nous pouvons convenir que mes ancêtres de l’haplogroupe G ont occupé le territoire correspondant exactement à celui des Francs Saliens, ce peuple germanique qui fonda un royaume sous la conduite de Clodion le Chevelu et dont Clovis Ier héritera plus tard. Cette dynastie mérovingienne culmina à Dagobert II assassiné à Stenay en 679, au vicomte de Nîmes Ursus en 879 et à Godefroy de Bouillon, premier souverain de Jérusalem en 1099, conduit par l’abbé Ursus et ses moines calabrais. Lorsque Clovis Ier se fit baptiser entre 496 et 511, l’évêque de Reims l’interpella d’une voix éloquente en ces termes :

« Courbe doucement la tête, ô Sicambre ;
adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré ».

Selon les documents fournis par la société Family Tree DNA, mes ancêtres de l’haplogroupe G ont donc traversé les Alpes et descendu les Apennins pour s’installer dans le village d’Apice, dans la province de Bénévent. La majorité de mes cousins ​​génétiques ont alors migré vers le nord le long du Rhin et dans les îles britanniques. Ce sont des cousins ​​lointains qui remontent à 1500 à 2000 ans, jusqu’à un ancêtre commun. La migration de la famille dans la péninsule italienne de la région Danube-Rhin aurait pu avoir lieu entre 200 et 2000 ans. Il n’existe aucun lien définitif entre mon haplogroupe G et les cultures italiennes connues. Au cours des 2000 dernières années, la région de Bénévent a vu naître les premières tribus italiques, les Romains, les Francs, les Lombards, le Saint Empire Romain Germanique et les Normands.

L’haplogroupe Z726 a été identifié pour la première fois dans des échantillons du projet 1000 Genomes, mais ce n’est qu’en 2013 que nous avons pu obtenir un test distinct pour celui-ci. C’est le plus jeune d’une série de mutations, chacune couvrant moins de personnes que l’arbre ramifié lui-même. Tous les hommes Z726 ont toutes les mutations telles qu’indiquées dans l’arbre ci-dessous. L43 est le sous-groupe soeur de Z726. Parce que chaque individu partage des ancêtres différents dans des temps plus récents, chacun peut appartenir à un sous-groupe mais pas à l’autre.

Z726 a deux sous-groupes définis par SNP, CTS4803 et Z16775. Il est également composé de trois sous-groupes définis en partageant une valeur de marqueur inhabituelle. Ce sont les sous-groupes composés d’hommes qui ont la valeur impaire 15 au marqueur DYS388, celle avec 7 au marqueur DYS391, et celle avec 10 au marqueur DYS459b.

Lorsque les hommes de ces sous-groupes ont un séquençage complet de l’ADN-Y, des SNP plus fiables sont identifiés pour remplacer les mutations de valeur de marqueur partagées. Le statut de DYS388 = 15 et DYS391 = 7 et DYS459b = 10 pour les hommes est actuellement indéterminé pour CTS4803.

À ce jour, il n’y a qu’un homme Z726+ et négatif pour son sous-groupe. Aucune conclusion ne peut donc être tirée sur les hommes dans une telle situation. Selon les informations disponibles, l’ancêtre commun de tous les hommes Z726 ne semble pas avoir vécu antérieurement à 2500 ans. Des échantillons supplémentaires pourront entraîner une extension dans le temps. Actuellement, plusieurs hommes Z726 subissent un séquençage complet de l’ADN-Y. Personne à ce jour n’a encore étudié l’haplogroupe Z726.


L’haplogroupe de Guy Boulianne est le G-M201 — G2a (P15) — plus précisément G-Z726 (CTS4803), tout comme les deux Mérovingiens de Ergolding en Bavière, l’homme de glace Ötzi, Joseph Staline et Richard III, roi d’Angleterre.

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