La pathologisation de la dissidence : Aujourd’hui la psychopolice semble prête à développer de nouveaux outils dignes d’une psychodictature

Ou quand les « négationnistes » – du covid – et plus généralement les dissidents, sont considérés comme des fous, à rééduquer, voire à soumettre à des traitements psychiatriques. Ces jours derniers, on y arrive (de moins en moins) doucement, on a même inventé des mots spécialement pour les désigner (et les ridiculiser) : négationnistes, justement, mais aussi complotistes, conspirationnistes, NoVax. Et un délit caractéristique : diffuser des « fake news ». Décidément, le Meilleur des Mondes, c’est maintenant…

Aldous Huxley : une méthode pharmacologique pour « plier » l’esprit des citoyens

« Je crois que les oligarchies trouveront des moyens plus efficaces de gouverner et de satisfaire leur soif de pouvoir et seront semblables à celles décrites dans Le meilleur des Mondes ». Dans une lettre datée du 21 octobre 1949, l’écrivain Aldous Huxley écrit à George Orwell que dans un avenir proche, le pouvoir va bientôt mettre en œuvre la révolution ultime : « amener les gens à aimer leur état d’esclavage ».

Huxley était convaincu que les gouvernants prendraient la forme de la dictature « douce », car ils trouveraient dans l’hypnotisme, le conditionnement enfantin et les méthodes pharmacologiques de la psychiatrie une arme décisive pour faire plier les esprits et la volonté des masses. Une hypothèse que le romancier anglais a confirmée en 1958 dans son essai Retour au meilleur des Monde.

En 1932, le même Huxley avait situé son chef-d’œuvre dystopique, Le Meilleur des Mondes, dans un monde global pacifique où une drogue d’État, le soma, contrôle l’humeur des citoyens.

Dans la dystopie de Huxley, il n’y a pas de place pour les émotions fortes, l’amour, la haine ou la dissidence. Il n’y a pas de place pour l’intuition, l’art, la poésie, la famille.

Les gens en sont venus à aimer leurs chaînes parce qu’ils ont été manipulés avant la naissance par l’eugénisme et, à l’âge adulte, ils sont totalement dépersonnalisés et manipulés au fond d’eux-mêmes.

De cette façon, aucune forme de rébellion n’est possible. Et le pouvoir a atteint son but : faire en sorte que les citoyens se résignent.

En fait, pour créer une société apparemment parfaite et pacifique, il faut contrôler, voire annihiler, effacer les émotions, faisant des citoyens des zombies.

La pathologisation de la dissidence

La création d’une sorte de « terreur sanitaire » est en train de devenir l’outil pour faire sauter les libertés individuelles et resserrer les mailles du contrôle social.

Les cas de censure, de boycott et d’attaques de plus en plus impitoyables contre l’information indépendante deviennent quotidiens.

Il faut se demander si la biosécurité ne nous conduit pas vers une dictature sanitaire et si on n’essaye pas de pathologiser la dissidence afin d’intervenir de manière coercitive et de créer un dangereux précédent : traiter et hospitaliser les dissidents.

Dans la société du politiquement correct, ceux qui ne s’alignent pas sur la pensée unique ont longtemps été dénigrés, persécutés et marqués avec des étiquettes variées, et toujours dénigrantes, afin d’encadrer la dissidence ; aujourd’hui, cependant, à côté de ce travail capillaire de discrédit, il y a la tentative de soigner les dissidents afin de les remettre dans le droit chemin et de pouvoir les accueillir à nouveau dans la société.

L’année dernière, nous avons été témoins de précédents inquiétants, de la création de la nouvelle expression « souverainisme psychique » à la proposition d’un chercheur de l’Institut italien de technologie d’utiliser des décharges électriques ou magnétiques pour influencer le cerveau et guérir les stéréotypes et les préjugés sociaux. (cf. www.huffingtonpost.it)

Galimberti pense que les négationnistes sont « fous »

Le dernier exemple, dans l’ordre chronologique, de pathologisation de la dissidence, ce sont les déclarations du philosophe Umberto Galimberti qui a assimilé les négationnistes du Covid à des fous :

« Les négationnistes ont peur de la peur. Plus que la peur, ils ressentent l’angoisse. Ils perdent les points de référence. Et ils vont jusqu’à être délirants. Le négationnisme est une façon d’endiguer l’angoisse […]. Il n’est pas facile de raisonner avec les fous. Peut-on persuader ceux qui nient la réalité que la réalité est différente ? Très difficilement ».

Sa déclaration n’est pas isolée : ces derniers mois, on a tenté d’amener l’opinion publique à soutenir l’équivalence entre les négationnistes (mais aussi les conspirationnistes et les NoVax) et les fous, qui devraient donc suivre un traitement psychiatrique afin d’être acceptés à nouveau dans la société.

Le problème fondamental est que quiconque critique la version officielle du récit dominant ou se permet d’être en désaccord avec les mesures gouvernementales basées sur le biopouvoir tombe sous l’étiquette péjorative de « négationniste » mais aussi de « conspirateur ».

Soigner la dissidence

Nous sommes confrontés à une attitude de pouvoir paternaliste, autoritaire et scientifique qui vise à obtenir l’obéissance aveugle des citoyens et dans le cas où ils refusent de se soumettre sans critique, de pouvoir corriger leur comportement et leur réflexion par la psychiatrie ou la technologie.

Le totalitarisme des bons sentiments (« bons » seulement en apparence) a ses chiens de garde prêts à ramener au bercail quiconque est en désaccord ou ose exprimer publiquement des doutes. Aujourd’hui la psychopolice semble prête à développer de nouveaux outils dignes d’une psychodictature.

Nous voulons neutraliser la conscience critique et censurer toute forme de dissidence. Ceux qui ne sont pas d’accord doivent être censurés, ils doivent avoir honte non seulement de ce qu’ils ont dit, mais de ce qu’ils ont « osé » penser.

Il ne peut donc être réintégré dans la communauté qu’à la condition de s’humilier, de demander publiquement pardon, de suivre un traitement psychiatrique pour se remettre d’une maladie que le totalitarisme progressiste espère guérir : penser librement et de manière critique.


Commentaire de Guy Boulianne

Est-ce que la détention de citoyens qui « ne se conforment pas au traitement », qui affichent un « non-respect des règlements sociaux » ou qui présentent un « problème de comportement face au respect des directives » serait passée sournoisement sous le couvert de la « santé mentale » ?

Dans cette vidéo, Melissa Dykes explique comment des étiquettes psychologiques ou psychiatriques vagues telles que « handicap mental » et « déficience intellectuelle » pourraient être utilisées pour créer un vaste réseau autour des membres de la société qui critiquent le gouvernement : chercheurs de vérité, dissidents, militants, journalistes alternatifs et reporters indépendants.

Rappelez-vous comment la psychiatrie invente des maladies fictives pour en tirer profit, comme l’a admis le pédopsychiatre américain Leon Eisenberg sur son lit de mort. Alors que toute sa vie il avait contribué à créer l’illusion de l’existence du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) jusqu’à en être considéré comme le « père scientifique », Leon Eisenberg a fait, sept mois avant sa mort, cette ultime déclaration au journal Der Spiegel, condamnant l’escroquerie :

« Le TDAH est un excellent exemple d’une maladie fabriquée » [2]

Rappelez-vous la croissance incontrôlable de la « maladie mentale ». Vous souvenez-vous de ces maladies ridicules et non scientifiques comme le trouble oppositionnel avec provocation (TOP) qui font de la dissidence un crime ? [3] Défini comme « un comportement soutenu d’hostilité et de désobéissance », les symptômes décrits dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV-TR) incluent la remise en question de l’autorité, la négativité, la défiance, l’argumentaire et le fait d’être aisément irrité. [4] Bien que les auteurs dudit manuel disent ne pas avoir d’agenda caché, étiqueter la liberté de pensée et la non-conformité en tant que maladie mentale est une bombe à retardement d’abus en tout genre. (Réf.  « La Société fabienne: les maîtres de la subversion démasqués », 2019)


NOTES :

  1. Enrica Peruchietti est une journaliste italienne, auteur de nombreux essais (disponibles sur Amazon) dont les titres sont suffisamment éloquents. Suffisamment en tout cas pour la classer parmi les dissidents, et bien sûr, pour les mauvaises langues, les… « complotistes ».
  2. Citation de Leon Eisenberg : « ADHS ist ein Paradebeispiel für eine fabrizierte Erkrankung. » — Jörg Blech : “Schwermut ohne Scham”. Der Spiegel, vol. 6,‎ 6 février 2012.
  3. Psychomédia : « Qu’est-ce que le trouble oppositionnel avec provocation? Définition, critères diagnostiques ». Publié le 28 septembre 2005.
  4. Le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux est un ouvrage de référence publié par l’Association américaine de psychiatrie (American Psychiatric Association ou APA) décrivant et classifiant les troubles mentaux. — F91.3 [313.81] : « Trouble oppositionnel avec provocation ». DSM-IV-TR, pp. 117-121.
Sylvie Grenier
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