Henry Boyer de Bouillane, Maréchal des logis, est tué pendant la bataille de Verdun

Mon arrière-arrière-grand-cousin au treizième degré, Henry Marie Auguste Boyer de Bouillane, Maréchal des logis du 37e Régiment d’Artillerie de Campagne, fut tué d’une balle à la tête à l’emplacement du village de Fleury pendant la bataille de Verdun, le 6 août 1916. Non seulement est-il lié par le sang avec les Fils de l’Ours, Henry Boyer de Bouillane est aussi lié par l’esprit chevaleresque et héroïque qui marque cette famille ! Il est le fils cadet du magistrat et avocat à la Cour d’Appel de Paris Pierre Paul Henri Dominique Boyer de Bouillane (1848-1908).

Matricule 1388 - Archives de la mairie de Paris - Registres matricules du recrutement (1887-1921)
Henry Marie Auguste Boyer de Bouillane – Matricule 1388 – Archives de la mairie de Paris – Registres matricules du recrutement (1887-1921).

Paul Boyer de Bouillane était le fils de Austremoine Boyer et de Marie Anne Julie Mathilde Tropenas. Conçue en dehors des liens du mariage, cette dernière était la fille naturelle du magistrat Antoine Henri Etienne de Bouillane de Lacoste, bien que sa mère fut mariée avec André Michelland depuis le 29 juillet 1829. En effet, tous les éléments en notre possession indiquent que Bouillane de Lacoste était le véritable père de Mathilde Tropenas. Il l’adopta à sa majorité, le 28 octobre 1841, après que André Michelland fut décédé.

Paul Boyer de Bouillane comprit rapidement l’importance d’adopter le nom de son grand-père naturel pour son avenir et celui de sa postérité. Le 9 septembre 1874, il reçut l’autorisation officielle d’ajouter à son patronyme le nom de sa famille de sang, de Bouillane, et de s’appeler à l’avenir Boyer de Bouillane, nom désormais transmissible (Bulletin des lois de la République Française). Paul Boyer de Bouillane était le demi-frère du célèbre homme de lettres Philoxène Boyer, né du premier mariage de Austremoine Léger Boyer avec Françoise Célinie Moutet.

Henry Boyer de Bouillane, Maréchal des logis

Engagé volontaire, le cadet du magistrat était Maréchal des logis du 37e Régiment d’Artillerie de Campagne, 103e batterie de bombardiers, durant la Grande Guerre. À Fleury le 6 août 1916, il fut tué glorieusement à l’ennemi d’une balle à la tête au cours d’une reconnaissance faite pour y installer un canon de 37. Il fut un élève de l’école Sainte-Geneviève à Versailles et un ancien élève du collège Saint Jean Berchmans à Florennes (Belgique).

Il reçut à titre posthume la médaille militaire Croix de guerre (2 étoiles) :

« Citation à l’ordre du Régiment le 13 juin 1916 : Réformé au début de la guerre. Engagé volontaire pour la durée de la campagne ; nouvellement arrivé à la batterie, a conduit le tir de sa pièce avec une énergie et un courage dignes des plus grands éloges. La moitié du personnel de la position étant hors de combat, s’est précipité le premier aux appels du chef de section pour entreprendre, sous un feu intense d’obus de 15 centimètres, le sauvetage du brigadier et des canonniers blessés et ensevelis. »
« Citation à l’ordre du Corps d’Armée, le 2 septembre 1916 : Excellent sous-officier, modèle de courage et d’énergie. Déjà cité à l’ordre du régiment le 15 juin 1916. Volontaire pour toutes les missions périlleuses. Tué d’une balle à la tête, le 6 août 1916, au cours d’une reconnaissance faite dans les éléments les plus avancés de notre ligne, pour y installer un canon de 37. »

Le village de Fleury-devant-Douaumont fut détruit en 1916 pendant la bataille de Verdun et ne fut pas reconstruit. Depuis, le site de la commune est devenu un lieu de souvenir inhabité. Situé sur le secteur de Verdun, le village disparaît totalement sous l’acharnement des pilonnages des obus français et allemands. En 1918, le village est déclaré « mort pour la France ». C’est l’un des neuf villages détruits lors de la bataille de Verdun. Le relief tourmenté du sol de la commune témoigne encore de l’énorme quantité d’obus reçue. En 1916, la commune normande appelée Allemagne change son nom en Fleury-sur-Orne en l’honneur du village détruit. Plusieurs villages de Bavière ont une rue nommée Fleury, nom donné en l’honneur des soldats de la Garde bavaroise tombés lors des assauts sur le village.

Fleury-devant-Douaumont (Meuse, France) ; le village ravagé par les combats de Juin 1916 - 02


L’Action française rend hommage au héros

« Nos lecteurs ont appris les deux glorieuses épreuves infligées à deux grandes familles royalistes, les Boyer de Bouillane, les Buîtet. Et voici qu’à Pierre Buîfet, neveu d’André Buffet, fils de Jean Buffet, à Henry Boyer de Bouillane, fils de l’admirable défenseur du comte de Lur-Saluces devant la Haute-Cour, tenants d’une tradition domestique à laquelle ils ajoutaient la grâce de leur âge et la pensée virile de leur génération il nous ajouter un de ces royalistes nouveaux qui ont été l’honneur et la force de notre mouvement depuis les premiers jours. »

LES AMIS DE L’ACTION FRANÇAISE – Hommage à la mémoire de Gabriel Tailliez et d’Henri Boyer de Bouillane, tombés au champs d’honneur, par Paul Tailliez. « Peut-être aimerez-vous connaître ce détail : mon fils Gabriel, tué à Perthes-lès-Hurlus le 27 février 1915, avait fait ses études à Florences (province de Namur), chez les Jésuites français. Or, il avait pour condisciple et pour ami très cher, et aussi pour concurrent dans les palmarès, Henry Boyer de Bouillane et dont l’A. F. annonçait dimanche la glorieuse immolation. Les voici réunis dans la mort. N’êtes-vous pas effrayé parfois de l’extension démesurée que prend l’hécatomber ? »

Plaques commémoratives 1914-1918, Église Saint-Sulpice (Paris, France)

ÉCHOS« Une messe sera dite en l’église Saint-Sulpice, chapelle de la Vierge, le samedi 30 décembre, à dix heures, pour le maréchal des logis Henry Boyer de Bouillane, engagé volontaire, tué glorieusement à l’ennemi à Fleury, le 6 août 1916. Nos amis voudront tous s’associer au deuil de ce héros, fils de Me Boyer de Bouillane, défenseur des royalistes devant la Haute Cour. »

(L’Action française, 28 décembre 1916)

Le nom de Henry Marie Auguste Boyer de Bouillane, Maréchal des logis, est gravé sur des plaques commémoratives 1914-1918 se trouvant dans l’église de Saint-Sulpice à Paris, ainsi que dans la crypte Notre-Dame des Armées à Domrémy-la-Pucelle, en France. A l’intérieur de la crypte de la Basilique du Bois Chenu. Construite sous la nef de la Basilique, la crypte fut, en 1891, dédiée à Notre-Dame des Armées.

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