EN EXCLUSIVITÉ : Un cliché unique de la pellicule originale du film à jamais disparu — « Quentin Durward » — réalisé en 1912 par Adrien Caillard

Pour celles et ceux qui savent apprécier les faits historiques et culturels, le 5 juillet 2020 et le 17 mai 2022, j’écrivais deux article distincts concernant le héros principal du roman historique écrit par l’écrivain britannique Sir Walter Scott, « Quentin Durward », publié pour la première fois en 1823. Ce roman fut traduit et réédité à maintes reprises en Angleterre, en France, aux États-Unis, et inspira des films et des séries télévisées. Comme je l’écrivais, je me suis pris d’attachement pour le personnage de Quentin Durward car le roman historique de Sir Walter Scott lui fut inspiré par la légende entourant ma famille. En effet, la légende des « Fils de l’Ours » raconte que les de Bouillane et de Richaud sauvèrent d’une mort certaine un des princes souverains de Dauphiné, à la chasse dans la forêt de Malatra, sur les pentes d’Ambel. Les uns l’appellent simplement un Dauphin et les autres Louis, fils de Charles VII, plus tard, Louis XI.

L’origine de cette famille dauphinoise a un caractère qui paraîtrait bien romanesque, si elle n’était appuyée par des documents historiques et par toutes les traditions du pays. Michel Richaud, bûcheron de la vallée de Quint, au comté de Die, et François Bouillane, son voisin et son compagnon, sauvèrent la vie au roi Louis XI, alors dauphin, dans la forêt de Vercors, en abattant un ours blessé, qui grimpait à sa poursuite le long d’une roche où il s’était réfugié. En souvenir de cet éclatant service, le prince anoblit les deux bûcherons et leur donna pour armoiries « d’azur, à une patte d’ours d’or », qui est encore le blason de leurs descendants.

Toujours est-il que Walter Scott,— tout comme Albert du Boys pour son roman « Rodolphe de Francon » —, s’inspira de la légende de notre famille pour écrire son roman « Quentin Durward ». Quentin Durward, noble écossais d’une vingtaine d’années, vient chercher fortune en France afin d’échapper à l’habit monacal. Épris de l’idéal chevaleresque, il veut d’abord se mettre au service de Charles le Téméraire. C’est par la force des circonstances, pour échapper au gibet, qu’il se retrouve au service de Louis XI. Il s’engage dans la garde écossaise comme écuyer de son oncle, le Balafré. Dans une partie de chasse, Louis se trouve en grand danger face à un sanglier. L’intervention de Quentin lui sauve la vie. Cet épisode est donc à rapprocher de la légende des de Bouillane et de Richaud, l’ours (symbole de royauté) étant remplacé par le sanglier (symbole de spiritualité). Je vous invite à lire cet article publié en 2020.

Passionné et collectionneur à ma façon, c’est-à-dire que j’aime à dénicher des objets à petit prix mais qui sont tout de même rares ou uniques en leur genre , j’ai fait l’acquisition de quelques éditions du roman historique de Sir Walter Scott (1882, 1883, 1923 et 1926). des bandes dessinées, une lithographie originale de Léon Noël représentant une œuvre de Eugène Delacroix, et même une carte à cigarettes à l’image du personnage de « Quentin Durward » publiée par la compagnie de Tabac Carreras.

Vous aurez compris que j’aime à retracer l’histoire de mes ancêtres et de mes cousin éloignés …

… Je suis ainsi, et ainsi je resterai.


« Les familles de Richaud et de Bouillanne qui, par suite d’alliances anciennes et répétées, n’en formaient en réalité qu’une. » — Jules de Beylié, 1917


« Quentin Durward », un film de Adrien Caillard (1912)

Lors de mon premier article publié le 5 juillet 2020 au sujet de Quentin Durward, j’avais fait part de deux productions audiovisuelles. Tout d’abord, le film historique anglo-américain de 1955, “The Adventures of Quentin Durward” (Les Aventures de Quentin Durward), également connu sous le nom de “Quentin Durward”. Il a été réalisé par Richard Thorpe et produit par Pandro S. Berman. Le scénario a été écrit par Robert Ardrey, adapté par George Froeschel à partir du roman de Sir Walter Scott. Venait ensuite “Quentin Durward“, un feuilleton télévisé franco-allemand en sept épisodes de 52 minutes, créé par Jacques Sommet d’après le roman homonyme de Walter Scott, réalisé par Gilles Grangier, et diffusé à partir du 28 janvier au 11 mars 1971 sur la première chaîne de l’ORTF, et en Allemagne de l’Ouest du 27 avril à juillet 1971 sur ZDF. Au Québec, la série a été diffusée à partir du 3 juin 1972 à la Télévision de Radio-Canada, en treize épisodes de 26 minutes. Le feuilleton a été rediffusé du 9 septembre au 19 octobre 1972 sur la première chaîne de l’ORTF, puis en 1975 et 1980 sur TF1.

Près de deux ans plus tard, le 17 mai 2022, je découvrais et je fis connaître le film russe “Les Aventures de Quentin Durward, l’archer de la garde royale” (Приключения Квентина Дорварда, стрелка королевской гвардии), un long métrage soviétique réalisé en 1988 par Sergei Tarasov, tourné au studio Mosfilm avec la participation du studio de cinéma roumain “Bucuresti” basé sur le roman historique de Walter Scott. L’intrigue du film présente un certain nombre de différences par rapport au roman original. Ainsi, l’histoire du soulèvement des citadins de la ville de Liège et de l’implication du roi Louis XI dans celui-ci est complètement omise ; en conséquence, tous les personnages parmi les citadins ont été supprimés. Le château de Schonwald de l’évêque de Liège, contrairement au texte du roman, est pillé exclusivement par la bande de Guillaume de la Marche. De plus, l’astrologue royal et astronome Martius Galeotti n’apparaît pas dans le film. Contrairement au film, le personnage d’Alexander Inshakov, le commandant du détachement de mercenaires Horst, s’appelle Konrad Horst dans le roman. Il participe également à la scène de la fête de Guillaume de la Marck dans le château capturé de l’évêque, où le sanglier des Ardennes le reconnaît comme le plus courageux de leurs guerriers (chapitre 22).

Depuis la résidence historique du roi Louis XI, le château de Plessis-lèz-Tours a été démantelé à la fin du XVIIIe siècle, les principaux lieux de tournage de cette production ont été les châteaux historiques préservés — le château des Corvin dans la ville de Hunedoara en Roumanie et la forteresse de Khotin en Ukraine — principalement construite à la même époque où se déroule le roman.

Dans mon article de 2020, je faisais aussi part d’un film beaucoup plus ancien : « Quentin Durward », réalisé en 1912 par Adrien Caillard et interprété par René Alexandre (Quentin Durward), Claude Garry (Louis XI), Henri Etiévant (Guillaume de la Mark), Marie Ventura (Isabelle de Croye) et Eugénie Nau. L’adaptation du roman homonyme de Walter Scott fut réalisée par Louis Mauzin. [S.C.A.G.L. – Société Cinématographique des Auteurs et Gens de Lettres [N° 4921]. Distribution: Pathé Frères, Paris.]

Le 14 septembre 2020, j’écrivis à la chargée de la Collection Films de la Fondation Pathé, Mme Manon Billaut, pour tenter d’obtenir plus d’information concernant ce film ancien. Malheureusement, elle me confirma par courriel que cette version du film datant de 1912 est à jamais disparue : « Cher Monsieur. Nous vous remercions pour votre demande et votre intérêt pour les collections de la Fondation Pathé. Il n’y a en effet aucune copie retrouvée à ce jour de ce film d’Adrien Caillard. Bien à vous. Manon Billaut. » (Voir la copie du courriel) Je trouvais cela vraiment malheureux que l’on ait perdu ce joyau de la culture française. La seule image que j’avais sous le main était celle publiée par la “Silent Film Archive” sur son compte Twitter. C’est tout !

Or, il y a quelques mois à peine, j’ai découvert complètement par hasard un nouveau document qui venait d’être publié sur le site Web de Gallica, le 12 décembre 2021 (ark:/12148/btv1b6403294b). Quelle ne fut ma surprise de constater qu’il s’agissait du document intitulé “Quentin Durward : scénario (résumé conforme à la vue) avec photogrammes”, constitué de deux feuillets dactylographiés, incluant une lisière de la pellicule originale du film de 1912. C’était fantastique pour un chercheur et un archiviste comme moi ! Bien que le film soit disparu à tout jamais, je venais de découvrir la seule image miraculeusement échappée de la destruction du temps. J’écrivis aussitôt à la Bibliothèque nationale de France afin d’obtenir une reproduction en haute définition de ce cliché unique, ce que j’obtins quelques semaines plus tard. C’est l’image ci-haut que je vous présente en toute exclusivité.

Voici comment se lit le synopsis du film de 1912 sur les deux feuillets dactylographiés :

L’action se passe en France sous le régne de Louis XI. Une riche héritière de Bourgogne, Isabelle de Croye a fui la cour de son oncle, Charles le Téméraire, pour éviter un mariage qui lui était imposé avec un allié de celui-ci, Guillaume de la Mark, le féroce sanglier des Ardonnes.

La fugitive envoie un messager pour demander de sa part la protection et l’hospitalité du roi Louis XI. Mais le courrier trahit sa confiance et porte à Guillaume de la Mark la lettre destinée au souverain.

Isabelle n’échappe aux griffe de Guillaume que grâce au dévouement d’un jeune Ecossais, Quentin Durward, qui protège sa fuite jusqu’à la cour de France. Louis XI accueille Isabelle avec urbanité et engage parmi ses gardes le jeune Ecossais qui s’est passionnément épris de la jeune fille.

Cependant, le duc de Bourgogne réclame impérieusement sa nièce à Louise XI, et 1e rusé roi de France, se servant d’un de ses ennemis pour atteindre l’autre, remet Isabelle aux mains de l’envoyé du duc, et prévient en même temps Guillaume de la Mark que la jeune fille passera le lendemain, sous faible escorte, le long des étangs de Crépy.

Ayant ainsi officiellement donné satisfaction au duc de Bourgogne, Louis XI charge Quentin Durward d’arracher Isabelle à Guillaume. Son plan réussit, grâce à la valeur de Quentin, et Isabelle parvient à regagner la cour de France, où Louis XI unit les jeunes gens dont il avait surpris le secret.
  1. Quentin Duward - Chapitre 1 Walter Scott 7:57
  2. Quentin Duward - Chapitre 2 Walter Scott 16:50
  3. Quentin Duward - Chapitre 3 Walter Scott 25:46
  4. Quentin Duward - Chapitre 4 Walter Scott 11:42
  5. Quentin Duward - Chapitre 5 Walter Scott 19:06
  6. Quentin Duward - Chapitre 6 Walter Scott 11:21
  7. Quentin Duward - Chapitre 7 Walter Scott 28:56
  8. Quentin Duward - Chapitre 8 Walter Scott 13:26
  9. Quentin Duward - Chapitre 9 Walter Scott 12:45
  10. Quentin Duward - Chapitre 10 Walter Scott 12:46
  11. Quentin Duward - Chapitre 11 Walter Scott 17:10
  12. Quentin Duward - Chapitre 12 Walter Scott 21:20
  13. Quentin Duward - Chapitre 13 Walter Scott 10:34
  14. Quentin Duward - Chapitre 14 Walter Scott 15:12
  15. Quentin Duward - Chapitre 15 Walter Scott 11:03
  16. Quentin Duward - Chapitre 16 Walter Scott 17:56
  17. Quentin Duward - Chapitre 17 Walter Scott 17:53
  18. Quentin Duward - Chapitre 18 Walter Scott 15:30
  19. Quentin Duward - Chapitre 19 Walter Scott 10:54
  20. Quentin Duward - Chapitre 20 Walter Scott 23:38
  21. Quentin Duward - Chapitre 21 Walter Scott 30:09
  22. Quentin Duward - Chapitre 22 Walter Scott 25:17
  23. Quentin Duward - Chapitre 23 Walter Scott 10:28
  24. Quentin Duward - Chapitre 24 Walter Scott 13:29
  25. Quentin Duward - Chapitre 25 Walter Scott 25:02

La collection livresque de Guy Boulianne :

Quentin Duward, par Walter Scott – 1882

Éditeur : Bernardin Béchet
Format : 16 X 24 cm / 478 pages
Couverture : Cartonnée
Illustré : 136 gravures


Quentin Duward, par Walter Scott – 1883

Éditeur : Marcus Ward & Co.
Format : 13 x 19 cm / 432 pages
Couverture : Cartonnée, toilée
Illustré : Nombreuses gravures


Quentin Duward, par Walter Scott – 1923

Éditeur : Charles Scribner’s Sons
Format : 19 x 24 cm / 426 pages
Couverture : Cartonnée
Illustrateur : C. Bosseron Chambers


Quentin Duward, par Walter Scott – 1926

Éditeur : Boivin et Cie éditeurs
Format : 18 X 27 cm / 158 pages (illustré)
Couverture : Cartonnée
Condition : Bon état général


Quentin Duward, par Walter Scott – 1979

Éditeur : L’Ecole des loisirs
Format : 12 x 19 cm / 128 pages
Couverture : Cartonnée, 162 g
Illustrateur : L. Blombled


Mondial Aventures n°16 – Quentin Durward

Genre : Adaptations littérature, d’après W. Scott
Édition : Édition originale, 1955 (1954)
Série : Mondial aventures, n° 16
Format : 18 x 26 cm / 48 pages
Reliure : Broché, 260 g
Éditeur : Société parisienne d’édition


Un autre objet de collection de Guy Boulianne :

Lithographie par Léon Noël (1828) – Quentin Durward et la princesse Isabelle de Croy

Il s’agit d’une lithographie originale de Léon Noël publiée dans le journal Le charivari le 6 septembre 1837, représentant une œuvre de Eugène Delacroix intitulée : “Première entrevue de Quentin Durward et d’Isabelle de Croy” (format 23 x 32 cm environ). Cette œuvre est répertoriée à l’année 1828 (page 76 – № 271, 272) du catalogue de Alfred Robaut, intitulé : “L’oeuvre complet de Eugène Delacroix : peintures, dessins, gravures, lithographies” (1813-1863). Commenté par Ernest Chesneau. Ouvrage publié avec la collaboration de Fernand Calmette. Paris : Charavay Frères Éditeurs, 1885. On y lit :

« Aquarelle.— H.0m25, L.0m19.- Lithographie par Léon Noël: 0m180 sur 0m140, en sens opposé. Non catalogué par M. Moreau. Cette aquarelle n’est pas une des meilleures de Eugène Delacroix. Elle a des tons qui sentent l’enluminure. Nous pensons qu’elle a dû être exposée quelque temps à une trop grande lumière.

« Il existe aussi un dessin mine de plomb de la même composition, vendu 40 francs en 1846, à la vente de Monville, et mesurant 0m20 sur 0m16. A ce sujet, disons que les romans de Walter Scott étaient le seul terrain où la bourgeoisie d’alors consentît à se rencontrer dans un sentiment d’admiration commun avec les romantiques. M. Thiers lui-même qui, soufflé par le peintre Gérard, a eu la bonne fortune extraordinaire de parler en bons termes de Eug. Delacroix, resta dans le fond jusqu’à son dernier jour l’ennemi, sinon déclaré, du moins intime du romantisme. »


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Stéphane Bilodeau
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« Un grand merci pour tous vos travaux et éclaircissements que vous nous apportez. »

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